Vendredi 10 décembre 2021

Salut les copains du Parvis.

En venant à l’AG, j’avais quelques doutes quant à ma candidature à la présidence du Réseau (assez impressionnant), et puis j’ai eu l’occasion de partager, à midi, le bout de baguette rassis que j’avais emporté à l’arrache avec mon voisin de train, un jeune apprenti cuisinier. Certes, il n’avait pas mangé depuis la veille, mais l’enjeu n’était pas bien grand car il pouvait se restaurer à la gare une heure après. Pourtant, quand je l’ai vu se jeter sur le vieux quignon avec la concentration d’un bébé sur son biberon, et récupérer chaque miette sur son pull, je me suis dit que ce pain, même sec, n’avait pas été inutile.

C’est ainsi que j’envisage ma présidence transitoire :  même si je n’ai qu’un bout de pain rassis à partager au Réseau, c’est volontiers, d’autant plus que pour les compétences, je vous fais entièrement confiance à tous !

  • Je suis très fière d’être depuis 20 ans sur le Parvis, lieu unique où femmes et hommes, homos et hétéros, prêtres mariés ou pas, vieux (pas mal) et jeunes (peu mais c’est la qualité qui compte !), ouvrier-e-s et théologien-ne-s etc… (catégories ni étanches ni exhaustives) réfléchissent, travaillent et célèbrent ensemble. Une fédération où, par exemple, le représentant d’une association peut s’écrier en pleine AG « Nous on n’en peut plus de la laïcité !» et d’autres tout faire, en tant que chrétiens, pour recréer et protéger un espace libre à nos frères d’autres religions et convictions, grâce à cette même laïcité.
  • Cette année, malgré la pandémie, la fédération s’est relancée grâce à la participation de tous autour de l’équipe sur l’avenir de Parvis. Une coordination plus souple, décentralisée, permet aux associations de travailler ensemble, regroupées en ateliers dont les référents seront en lien étroit avec le bureau.
  • A propos de l’avenir, certains craignaient l’échéance à cinq ans. Laissez-moi rire en pensant à Jésus, notre source et maître à aimer : lui n’a eu que trois ans et il a fait largement sa part ! Le Royaume qui redonne goût et sens à la vie, c’est pour aujourd’hui, dans l’Eglise, sur les parvis et (dixit Aliette à l’AG) dans les jardins publics.

Et si on n’a plus de groupe ? Adhérez au « collectif Les amis du Parvis ». Et si on n’a plus de force ? A l’AG, l’un de nous devait s’y prendre à deux mains pour dire quelques mots et tenir sa cuillère, mais il venait d’écrire un livre sur un prophète de notre temps. Et si on n’a plus de jambes ? Un fauteuil roulant ou un lit n’ont jamais empêché quelqu’un de remonter le moral des soignants et des proches. Et si on n’a plus de mémoire ou de tête ? On a encore l’essentiel, l’amour de ceux qui portent notre mémoire et l’amour qui enjambe la mort. Plus de prétextes, au boulot !

Un dernier mot : n’ayant pas le sens de la hiérarchie, je m’en tiens à l’horizontale, alors pas de pouvoir surplombant et si l’un m’appelle ‘Mme la présidente’, je sors le bazooka !

Bise fraternelle et rendez-vous au CA en janvier.

Christiane

PS : si vous avez une idée pour le PARVIS écrivez moi, on en parlera au bureau .christianebascou@hotmail.com