Lettre de la présidente Parvis, Christiane Bascou, après l’AG de St Chamond

Vendredi 10 décembre 2021

Salut les copains du Parvis.

En venant à l’AG, j’avais quelques doutes quant à ma candidature à la présidence du Réseau (assez impressionnant), et puis j’ai eu l’occasion de partager, à midi, le bout de baguette rassis que j’avais emporté à l’arrache avec mon voisin de train, un jeune apprenti cuisinier. Certes, il n’avait pas mangé depuis la veille, mais l’enjeu n’était pas bien grand car il pouvait se restaurer à la gare une heure après. Pourtant, quand je l’ai vu se jeter sur le vieux quignon avec la concentration d’un bébé sur son biberon, et récupérer chaque miette sur son pull, je me suis dit que ce pain, même sec, n’avait pas été inutile.

C’est ainsi que j’envisage ma présidence transitoire :  même si je n’ai qu’un bout de pain rassis à partager au Réseau, c’est volontiers, d’autant plus que pour les compétences, je vous fais entièrement confiance à tous !

  • Je suis très fière d’être depuis 20 ans sur le Parvis, lieu unique où femmes et hommes, homos et hétéros, prêtres mariés ou pas, vieux (pas mal) et jeunes (peu mais c’est la qualité qui compte !), ouvrier-e-s et théologien-ne-s etc… (catégories ni étanches ni exhaustives) réfléchissent, travaillent et célèbrent ensemble. Une fédération où, par exemple, le représentant d’une association peut s’écrier en pleine AG « Nous on n’en peut plus de la laïcité !» et d’autres tout faire, en tant que chrétiens, pour recréer et protéger un espace libre à nos frères d’autres religions et convictions, grâce à cette même laïcité.
  • Cette année, malgré la pandémie, la fédération s’est relancée grâce à la participation de tous autour de l’équipe sur l’avenir de Parvis. Une coordination plus souple, décentralisée, permet aux associations de travailler ensemble, regroupées en ateliers dont les référents seront en lien étroit avec le bureau.
  • A propos de l’avenir, certains craignaient l’échéance à cinq ans. Laissez-moi rire en pensant à Jésus, notre source et maître à aimer : lui n’a eu que trois ans et il a fait largement sa part ! Le Royaume qui redonne goût et sens à la vie, c’est pour aujourd’hui, dans l’Eglise, sur les parvis et (dixit Aliette à l’AG) dans les jardins publics.

Et si on n’a plus de groupe ? Adhérez au « collectif Les amis du Parvis ». Et si on n’a plus de force ? A l’AG, l’un de nous devait s’y prendre à deux mains pour dire quelques mots et tenir sa cuillère, mais il venait d’écrire un livre sur un prophète de notre temps. Et si on n’a plus de jambes ? Un fauteuil roulant ou un lit n’ont jamais empêché quelqu’un de remonter le moral des soignants et des proches. Et si on n’a plus de mémoire ou de tête ? On a encore l’essentiel, l’amour de ceux qui portent notre mémoire et l’amour qui enjambe la mort. Plus de prétextes, au boulot !

Un dernier mot : n’ayant pas le sens de la hiérarchie, je m’en tiens à l’horizontale, alors pas de pouvoir surplombant et si l’un m’appelle ‘Mme la présidente’, je sors le bazooka !

Bise fraternelle et rendez-vous au CA en janvier.

Christiane

PS : si vous avez une idée pour le PARVIS écrivez moi, on en parlera au bureau .christianebascou@hotmail.com




AG St Chamond 26,27,28 novembre 2021 Quelques échos…

Quelques échos de l’Assemblée Générale des Réseaux du Parvis

 

Chers amis,

Le journaliste de RCF qui était présent à notre Assemblée Générale, a envoyé tout un ensemble de photos et m’a assuré qu’il était possible de les diffuser, étant libres de droits. Un grand merci à lui.

Elles ont été placées dans un dossier comprenant plusieurs sous dossiers, la table ronde, la célébration où j’ai ajouté le déroulement de la célébration, la nouvelle présidente, le nouveau bureau et d’autres photos

Voici le lien, vers l’ensemble du dossier. Comme les autres documents, elles sont consultables ou téléchargeables.

https://www.dropbox.com/sh/wming65j2c0jzhz/AAD3aQevxzCv1RPaX-BeAEgsa?dl=0

Je vous redonne aussi le lien vers le dossier des documents des associations de Parvis. En particulier, chaque association pourra consulter ce qui se trouve dans son sous-dossier et signaler ce qui serait à enlever et m’envoyer ce qu’elle souhaiterait ajouter.

https://www.dropbox.com/sh/bwprn4so8qfa135/AAB9Q7z2AHsHsLy5CsjZpddXa?dl=0

J’y ai ajouté, dans ce même dossier, un document qui, pour chaque association donne le nom du responsable, son adresse mail et son numéro de téléphone. Ce qui facilitera la communication entre les différentes associations. Voici le lien (complétez si nécessaire et envoyez-moi les nouvelles informations)

https://www.dropbox.com/s/tqrt4qriskm5ue4/listes%20associations%20Parvis.pdf?dl=0

Et un document donnant le lien vers les blogs ou les sites des associations qui en possèdent un

https://www.dropbox.com/s/6g6e219npwfob82/Liens%20vers%20les%20sites%20des%20associations%20de%20Parvis.pdf?dl=0

Et toujours le lien vers un flyer de présentation de la revue Les Réseaux des Parvis

Envoyez ce lien à vos amis et à vos connaissances qui pourront ainsi découvrir notre revue

https://www.dropbox.com/s/1ay8hutwcctzs4k/Pr%C3%A9sentation%20de%20la%20revue%20des%20R%C3%A9seaux%20du%20Parvis.pdf?dl=0

Pour celles et ceux qui sont intéressés par les chemins synodaux, qui était le thème d’un de nos ateliers, la CCBF nous annonce son « rendez-vous N°4 » le samedi 11 décembre de 15h à 18h30 avec un temps de pause entre deux séquences, en direct sur YouTube. Le thème en sera :

« Pas de synode sans tous les baptisés du monde : vers une nouvelle gouvernance de l’Eglise ».

Voici le lien qui présente le programme et les intervenants de cette après-midi.

https://www.dropbox.com/s/x1ek9pm7ob36677/RDV4DossierDePresseVdef.pdf?dl=0

Et le lien vers la page YouTube, la voix des Baptisé-e-s

https://www.youtube.com/channel/UC82K3F_zpt4fyf9_Dr-2Wjw

Bien amicalement

Georges




Revue N° 107 La fraternité associative, réponse aux violences des pouvoirs

Editorial

Dans notre jeunesse, nous discutions jusqu’à en perdre souffle à refaire le monde qui nous semblait souvent injuste et violent. Nous rêvions d’un monde où l’amour remplacerait la haine. Bien des années ont passé. Nos rêves ne se sont peut-être pas réalisés. Nous avons connu des échecs et nous nous sommes heurtés à l’indifférence et aux égoïsmes. Mais en nous l’espérance demeure, malgré tout, d’un monde de justice et de paix

Articles du dossier (pour les consulter, il suffit de cliquer sur les liens)

  4 Cimade, actions et conflits avec les pouvoirs – entretien avec Henry Masson

  6 Différents, mais en lutte ensemble pour la vie – Émile Nguiamba

  7 L’ACAT s’oppose à toute forme de violence – Georges Heichelbech

  8 La fraternité écologique contre la violence faite aux interactions du vivant – Entretien avec Stéphane Lavignotte

  9 La fraternité associative, réponse aux violences des pouvoirs – Parténia 77

10 Pour une humanité solidaire, égalitaire et fraternelle –

     Équipe de chrétiens en classe ouvrière du secteur de Caen

11 Vivre la fraternité associative à Emmaüs – Xavier Renard

12 La fraternité entre les associations, facteur d’efficacité – Marie-Anne Jehl

13 Un syndicat, ça sert toujours à quelque chose ! – Jean-Paul Blatz

14 Fraternité, violence, service – Jean-Pierre Schmitz

15 Neve Shalom-Wahat al Salam : une utopie, une réalité – Régine et Guy Ringwald

17 Médecins du Monde a 40 ans – Fernand Jehl

18 Utopia 56 : pour la dignité et les droits des exilé.e.s – Entretien avec Magali Bourgoin

20 Financiarisation et dérive sécuritaire : les associations en difficulté – Guy Ringwald

21 L’amitié au groupe Légaut ? – Dominique Lerch

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A l’écoute de l’Evangile, primauté à l’humain et aux chemins d’humanisation

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Revue N°106 septembre-octobre 2021 : En marche hors les murs, foi en partagee #2

Editorial

Lorsqu’il marchait sur les chemins de Palestine, Jésus était un homme de son temps. Juif il était né, juif il a vécu, juif il est mort. Il n’a fondé ni église, ni religion. Il n’a pas voulu abolir ce qui existait, mais s’est attaché à l’accomplir. Aux personnes qu’il rencontrait, il proposait une vie épanouissante et, depuis des siècles, d’innombrables femmes et hommes de toutes cultures et religions ont entendu Sa parole dans leur langue, sont devenus ses disciples par le baptême et se sont rassemblés dans l’eucharistie communautaire.


Articles du dossier (pour les consulter, il suffit de cliquer sur les liens)         Sommaire du dossier

01 « Sur les marges, nous avons pu inventer » – Entretien avec Christine Fontaine

02 « Les murs qui séparent les hommes ne montent pas jusqu’au ciel » – Georges Heichelbech

03 Et si on gardait des murs ? – Jean-Pierre Schmitz

04 Jésus perce-murailles – Christiane Bascou

05 Célébrer l’eucharistie dans notre salle de séjour ? – Martha et Gert Heizer

06 Saint-Merry hors les murs – Blandine Ayoub, Jean-Philippe Browaeys et Jean-Luc Lecat

07 La Communauté chrétienne dans la cité (CCC) – Philippe Camberlein

08 Un parcours commun « sans chemin » – Jean-François Rolin et Odile Durand

09 « Au nom de tous mes frères » : l’Évangile tel que vécu – Régine et Guy Ringwald

10 Pour une Église en dialogue – Jonas Alsace

11 Ouverture hors les murs – Michel Deheunynck

12 Témoigner de l’Évangile sur les chemins de la vie quotidienne –

      Michel Gigand, Jean-Marie Peynard, Claude Simon

13 Le couple, partenaires aimants, créé à l’image de Dieu – Louise

14 Les murs sont-ils toujours là où nous les voyons ? – Marie-Anne Jehl

l’infolettre




Compte rendu du CA Parvis 5 juin 2021

Vous pouvez cliquer sur le titre puis cliquer sur le lien pour accéder au compte-rendu du Conseil d’Administration de la Fédération des Réseaux du Parvis. Il a eu lieu le Samedi 5 juin 2021 par zoom, compte tenu de la situation sanitaire actuelle.

Bonne lecture.

wp-content/uploads/bsk-pdf-manager/2021/06/parvis2021_ca5juin_compterendu.pdf

Contribution du groupe Avenir de Parvis :

wp-content/uploads/bsk-pdf-manager/2021/07/parvis2021_avenirde-parvis.pdf




Revue N°104-105 : la vérité toujours en construction ? (été 2021)

Editorial :

Un jour nous avons répondu à un appel, un appel à suivre quelqu’un qui a dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Et nous nous sommes mis en route, en quête de la vérité, lumière pour notre vie. Arrivés (presque) au terme de notre existence, nous pensons que, comme Paul, nous avons cherché la vérité en « combattant le bon combat ». Avec une certaine amertume nous constatons que la terre n’est pas pour autant devenue le paradis auquel nous rêvions. Les jeunes générations poursuivent leur propre chemin, hésitant à mettre leurs pas dans les nôtres. Notre quête de la vérité serait-elle un échec ?     Lire la suite

Articles du dossier (pour les consulter, il suffit de cliquer sur les liens)         Sommaire du dossier

  4  La Vérité toujours en construction ? – Entretien avec Jane Stranz

  6  La Vérité, c’est quoi au juste ? – Jean-Pierre Schmitz

  7  La majorité peut-elle dire le vrai ? – Guy Ringwald

  8  La Vérité, à construire avec d’autres – Jean-Pierre Schmitz

  9  L’opinion est-elle capable de vérité ? – Georges Heichelbech

10 Enseignement, éducation, endoctrinement … en vérité ! – Françoise Gaudeul

11 La Bible, parole de quelle vérité ? – Georges Heichelbech

12 Construire des contre-vérités : les « fake news » – Régine Ringwald

13 Vérités et religions – Georges Heichelbech

14 « Pour faire société, il faut se mettre d’accord sur l’importance de l’idée de vérité » – Etienne Klein

15 Il n’y a pas de vérité éternelle en histoire – Jean-Paul Blatz

16 Qui suis-je, en vérité ? – Marie-Anne Jehl

17 Du nécessaire esprit critique face aux médias  – Jean-Paul Blatz

19 Quand la vérité est livrée clé en main – Guy Ringwald

20 Plaidoyer pour le mensonge – Christiane Bascou

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En complément de la Revue

B I E N V E I L L A N C E
François Moalic

C O N T E X T E

Ces quelques feuilles sont des réflexions qui prennent leur source dans les échanges de plusieurs années dans le groupe « Evangile et Modernité 49 » lié à la fédération nationale « Le Réseau des Parvis ». Dans les réunions, on partage convictions et interrogations sur le sens de l’existence. Il n’y a pas de dogme. On s’interdit tout jugement sur le point de vue de l’autre. A la lumière de l’expression de chacun, on renforce ou on modifie ses convictions.

Chacun est autonome. Mais, l’être humain ne peut se conforter ou évoluer sans les autres.

Ce groupe est né au moment de la destitution de Mg Gaillot, au constat que l’autorité ecclésiale a choisi l’exclusion au lieu du dialogue et de sa propre mise en question. La situation a peu évolué, depuis ce temps. L’Eglise demande à ses fidèles et au « monde » de se mettre en question, tandis qu’elle tient ferme sur ses dogmes et sa liturgie, établissant, ainsi, un fossé entre son domaine « clérical » et le reste de l’humanité.

A la fin de chacune des lectures, à la messe, on proclame : « Parole de Dieu ! ». Cette proclamation est une invitation à sacraliser le texte et à jeter le soupçon sur tout commentaire non officiel ! Et, on court le risque de s’en tenir à l’interprétation traditionnelle au lieu d’en approfondir sa contextualisation et son actualisation. Les « clercs » auront toujours le dernier mot.

Il importe, pourtant, d’aborder ces textes évangéliques d’une manière renouvelée et de leur donner SENS pour aujourd’hui, avec intelligence et cœur, en faisant appel aux spécialistes en la matière. Il serait mortifère de laisser gourous ou toutes-puissantes hiérarchies confisquer l’interprétation de ces textes vivifiants !

Les quelques pages qui suivent représentent pour moi des clarifications d’étapes sur la route sans fin de la quête de sens. On a toujours besoin d’être en chemin, car, il ne peut y avoir de vérité, si cette dernière perd tout contact avec la vie. Et, la vie n’a de sens qu’à la condition d’être en recherche d’authenticité, de vérité.
Il n’est pas du tout angoissant d’être en chemin. Chaque étape ouvre de nouveaux horizons. La béate satisfaction de se croire arrivé crée l’ennui et engendre aveuglement et surdité.

– MY S T E R I E U S E V I E

Conscient d’être la fois dépendant et autonome, on essaie de trouver un sens à tout ce qui arrive et à ce que l’on entreprend. Pourtant cette vie qui passe en chacun, n’est ni juste, ni toujours bienveillante. Elle semble combler les uns, mais, elle jette aussi dans l’existence, beaucoup d’autres, avec de sérieux handicaps auxquels ils seront confrontés en permanence. La vie ressemble à un torrent qui charrie dans ses eaux, le meilleur et le pire : force aveugle qui dévore les uns au profit des autres qui s’en nourrissent et prospèrent sur leurs dépouilles.

L’histoire de l’évolution se résume en une immense lutte pour exister, où le plus fort l’emporte, la plupart du temps. Pourtant, au sein de la vie qui se développe, sourd une certaine solidarité vis-à-vis de l’espèce. Cette solidarité s’affine avec le temps et l’évolution des espèces. Elle devient protection, attachement, tendresse, affection. Le développement de l’intelligence et des ressources du cœur ouvre à l’altruisme qui peut aller jusqu’au sacrifice de soi au profit de l’autre. Au sein de la nature biologique apparaît une dimension nouvelle créatrice du monde de la culture qui développe des rapports nouveaux entre les derniers venus que sont les hommes.

Des relations de solidarité et d’amour vont tenter de remplacer la loi du plus fort, dans le perpétuel mouvement de la survie. Au même moment naît une exigence nouvelle : refus d’une fatalité aveugle et recherche d’un SENS, à ce qui survient et à ce qu’on entreprend. On cherche, à la fois à comprendre et à conjurer les forces qui nous dépassent. Ainsi naissent des systèmes d’explications religieuses, philosophiques, mythiques, qui donnent un certain visage aux mystères pour mieux les appréhender, sans pour autant les élucider totalement.

Les hommes ont ouvert le monde du « SYMBOLE », de la « CULTURE ». Des sages, des mystiques, des poètes investissent cet espace. Ils donnent ouverture et sens au quotidien qui est rude parfois. On les dits « inspirés » et ils entraînent nombre de leurs contemporains dans le sillage de leurs créations qui donnent cohérence à la société concernée. Ainsi, des religions ont pris forme et se sont imposées de diverses manières, pour essayer de jeter un peu de lumière sur le mystère de la vie. Même, si elles ont disparu ou perdu de leur influence, des traces de leurs démarches demeurent toujours.

Chacun sait qu’il vient à l’existence par filiation. Il peut contribuer à perpétuer cette vie par paternité ou maternité. Mais, chez l’homme, ces deux relations ne sont pas aussi simples. Elles ne sont pas purement biologiques. Elles se font à l’intérieur d’une culture. Et, l’esprit travaille et modifie ces deux relations citées. On est inscrit dans un courant de vie qui s’arrêterait si l’on cessait de recevoir et de donner. Mais puisque l’on est humain, cet échange, pour demeurer fructueux, implique amour et intelligence, c’est-à-dire, participation de l’esprit. Nul n’est jamais le clone de l’autre.
Considérons, d’un peu plus près, ces trois pôles qui dynamisent cette vie.

1.- La FILIATION

L’homme n’est jamais une pure production passive. Des potentialités lui ont été données à sa naissance, puis tout au long de son existence par les personnes fréquentées et par son environnement. Il dépend de lui de faire fructifier ou non ce qu’il reçoit. Mais il y a une manière humaine de recevoir. Ce « paquet d’héritage » que chacun reçoit est un donné inchangeable, riche de dynamisme ou lourd de handicaps. Quel qu’il soit, il dépend de chacun d’en faire un fardeau ou un tremplin. Afin de pouvoir se construire harmonieusement, tout homme se doit de consentir, d’acquiescer à ce qui lui est donné : cela ne veut pas dire, se soumettre passivement à la fatalité. Sa manière de recevoir va conditionner la construction de son avenir. Sa vie n’est pas le fruit d’une pure programmation, elle est filiation. Demeurer en position de réticence ou de révolte, est cause permanente de gaspillage d’énergies, d’aigreurs, de jalousies… La déstructuration de sa personne, la perte de sens, la disparition d’un horizon prometteur, conduisent vers une régression irréversible. Par contre, s’il considère cet héritage comme un don, il découvre en ses potentialités, une vocation. Toutes ses actions deviennent occasions d’épanouissement et de structuration de sa personne ainsi que de prise en considération des autres et de son environnement. Car, toute sa vie est reconnaissance pour ce qu’il a reçu et ce qui, en lui est handicap peut devenir source d’un « mieux », d’un élargissement de son horizon, d’un surpassement de soi.
Car, être fils ou fille, ne signifie pas « copie », reproduction pure et simple de ce qui a été. La fidélité à cet ensemble de potentialités qui donne à chacun d’exister, exige l’utilisation de ses ressources pour inventer une manière d’être originale qui corresponde davantage à sa personnalité et à son environnement physique et social qui est évolutif.
La filiation assumée consolide la personne enrichit la société. Bien engagée dans le courant de la vie, elle participe avec cette dernière à la dynamique de la création.




Vivre dans une société pluriconvictionnelle: La Revue Parvis N°103 mars-avril 2021

Edito de Jean-Paul Blatz

L’histoire est certainement riche de témoignages individuels de solidarité.

Cependant, du siècle précédent, nos contemporains ont surtout souvenir de déflagrations armées et de génocides pré médités. La violence serait-elle constitutive de la nature humaine au point d’être une fatalité qui diviserait les individus entre bourreaux irresponsables et victimes innocentes ?

Les hommes n’auraient-ils pas prise sur leur propre destin pour faire de leur existence un vivre-ensemble heureux ?

Depuis 1945, les institutions internationales mettent à la disposition des États des chartes et des déclarations permettant l’organisation de sociétés démocratiques. D’incontestables progrès dans le respect des droits humains ont été accomplis dans quantité de pays. Néanmoins, comme les religions qui s’affadissent au contact incessant de la rudesse des relations humaines, les régimes politiques sont victimes d’ambitions disruptives mettant en cause la démocratie représentative. Pourtant elle reste la forme légitime de nos institutions politiques. Dès lors, ne nous appartient-il pas de susciter de nouvelles formes de participation destinées à mieux associer le citoyen à l’élaboration de la décision politique ? Dans ce contexte, la pratique interconvictionnelle a toute sa place.

Depuis plusieurs années, les membres du groupe G3i (Groupe International, Interculturel et Interconvictionnel), qui entretient des liens étroits avec les Réseaux du Parvis, réfléchissent à l’impact des associations humanistes et des religions sur le développement du bien vivre ensemble et contribuent à la cohésion sociale d’une Europe multiculturelle. Ils promeuvent le concept d’interconvictionnalité appelant à faire de la diversité des convictions non un affrontement de «vérités» antagonistes mais une source d’enrichissement individuel et collectif, le fondement même de la démocratie. La pratique de débats permet d’exposer et d’argumenter des convictions différentes, dans un respect mutuel.

Les débats n’ont pas pour objectif de parvenir à un consensus, mais, simplement, de mieux prendre conscience de la complexité des questions évoquées. Essayer de comprendre les convictions d’autrui, c’est aussi refuser de les dévaloriser ou de minimiser leurs différences avec les nôtres. Le dialogue permet également de prendre une distance critique vis-à-vis de soi- même, ou de moduler son propre agir en fonction des souhaits des autres.

Les relations interconvictionnelles ont nécessairement des limites. Considérant que le dialogue est dangereux car il les affaiblirait, certaines personnes le rejettent obstinément. D’autres, inconsciemment, n’en veulent pas sans désirer en connaître les raisons. Des comportements négatifs ne doivent nous détourner ni de l’anthropologie révélée par les sciences humaines, ni de la quête d’une résilience indispensable pour une coexistence pacifiée, quelles que soient la religion ou la philosophie des uns et des autres.

Jean-Paul Blatz




La Fédération des Réseaux du Parvis apporte son soutien fraternel au centre pastorale Saint-Merry

Nous sommes convaincus que l’arrêt de cette réalité d’Eglise serait une perte immense pour tous ceux et celles qui y sont engagés, mais aussi pour le diocèse de Paris et l’Eglise de France. L’accueil inconditionnel et la coresponsabilité qui s’y vivent sont, pour beaucoup de femmes et d’hommes, des signes de l’Evangile dans la société actuelle. Nous demandons donc instamment à Mgr Aupetit de revenir sur sa décision et d’accepter la demande de dialogue fraternel formulée par l’équipe pastorale. Les difficultés rencontrées peuvent certainement être surmontées par un effort commun. Ce temps de Carême, qui appelle chacune à la conversion, ne doit pas être celui du rejet et de l’exclusion.

SOUTIEN AUX MEMBRES DU CENTRE ST MERRY, de la part de la communauté POINT 1 de Rouen.

La situation de crise que vit le centre St Merry nous interpelle tous.
L’une des richesses de nos communautés de base est la mise en pratique de la SYNODALITE que notre Église se doit de promouvoir.
Ainsi, nous savons que dans un dialogue sans cesse renouvelé, nous trouvons le CHEMIN du vivre ensemble dans le respect des DIFFERENCES .

Nous avons besoin les uns des autres pour accomplir la MISSION. Notre communauté en appelle donc au dialogue et manifeste son soutien au centre St Merry. Perdre un lieu d’ouverture, de dialogue entre croyants et incroyants, d’accueil des migrants, de rencontres de communautés peu accueillies dans les paroisses … nous inquiète beaucoup. Qu’en sera-t-il de nos petites communautés de base qui trouvent accueil (ou refuge) au sein de notre Église ?Oui , nous soutenons l’appel au dialogue exprimé par Guy Aurenche.
Nous avons confiance en chacun.

Fraternellement,

Pour la communauté Point 1, l’équipe d’animation.
Référents joignables :
J P Dodelin : jean-paul.dodelin@wanadoo.fr – 02 35 60 96 28
et C Gluck : gluck_eden72@orange.fr – 02 35 74 15 71




Lettre ouverte de Parvis au Pape François “Tous frères et soeurs”…

FEDERATION RESEAUX DU PARVIS

Lettre ouverte au Pape François

Cher Pape François,

Votre lettre d’appel à la fraternité universelle Fratelli Tutti nous a procuré une grande joie.

C’est une parole que nous attendions depuis longtemps, qui peut être entendue par toutes les personnes de bonne volonté et qui stimule notre désir de tracer en toute occasion le sillon de la fraternité.

Merci en particulier de nous rappeler que « la vie, c’est l’art de la rencontre ». Chrétiens du Parvis, nous faisons nôtre votre « rêve d’inter­convictionnalité » indispensable pour construire avec d’autres la culture de l’entraide humaine. Et nous reprenons à notre compte les paroles de Fratelli Tutti que certains d’entre nous ont déjà partagées avec leurs amis musulmans ou athées : « Rêvons en tant qu’une seule et même humanité, comme des voyageurs partageant la même chair humaine, comme des enfants de cette même terre qui nous abrite tous, chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères »… et sœurs !

Dans Fratelli Tutti, votre analyse de la société actuelle ouvre des pistes de réflexion et de vrais chemins pour tous les êtres qui s’efforcent de vivre dans une attitude d’écoute et de respect des autres. Vous­même avez relayé le cri des peuples amérindiens et des pauvres laissés sur le bord de la route par la société mondialisée et le néo­libéralisme. Vous avez plaidé pour la paix, la justice sociale, la reconnaissance des couples de même sexe, la préservation de la planète et des valeurs humanistes. Nous soutenons ces actions ainsi que vos efforts, avec intégrité et humanité, pour assainir notre propre institution catholique et supprimer les blocages qui rendent parfois son message d’amour inaudible.

Car, comme vous le dites, « tout est lié » et l’Église a besoin de revisiter sa tradition et ses dogmes pour notre temps, de s’inscrire sans peur dans le cadre d’États laïques, qui garantissent la liberté de croyance et l’autonomie des décisions politiques. Il lui faut aussi choisir l’écoute (du peuple, des théologiens) et le dialogue (entre clercs et laïcs, hommes et femmes) déjà entamé dans certains pays comme l’Allemagne.

Réseau d’associations de femmes et d’hommes chrétien­ne­s, nous savons et nous comprenons comment l’androcentrisme s’est installé comme modèle structurant autrefois, pourquoi l’Église à sa naissance a copié le fonctionnement monarchique de l’Empire romain. Mais il est temps d’instaurer sur un mode plus démocratique et fraternel les services et responsabilités nécessaires à son fonctionnement et aux liens entre les communautés, sans caste de prêtres mâles sacralisés, isolés et contraints au célibat (avec les dévoiements que l’on sait), dans l’égalité entre les hommes et les femmes (moitié de l’humanité), en fonction des charismes de chacun et sans pouvoir mondain ni surplombant mais simplement au service de ses frères, abandonnant au passage des termes comme « Saint Père », « Monseigneur », « Saint Siège », au profit de « frère Pape », « frère Évêque » etc.

Car le seul sacré selon Jésus, le seul « temple de Dieu », vous le savez bien, est la personne humaine, toute personne, capable d’Amour, dans la Vie toujours offerte sans jugement, condition ni culpabilisation. Que l’Église cesse donc de se tourner vers le passé avec les mots « péché », « contrition », « faute », « soumission », mais se tourne vers l’avenir avec les mots « fraternité », « partage », « enthousiasme », « joie ».

Et la célébration de l’Eucharistie retrouvera son sens originel de partage du pain comme signe de Dieu parmi nous.

C’est tout le sens de la parabole du Samaritain que vous proposez en phase avec notre actualité, celle d’un étranger qui voit par hasard un blessé, nu au bord de la route, s’approche de lui, le ramasse, le met en sécurité, accepte de perdre du temps et d’investir de l’argent pour lui jusqu’à sa guérison. Dans cette histoire, Jésus parie sur le meilleur de l’humain, et encourage à bâtir une société où chacun, même fragile, souffrant ou malmené, sera respecté ou restauré dans sa dignité inaliénable.

À ce propos, plusieurs d’entre nous, travaillant dans des prisons, vous remercient d’avoir cité le cas de personnes démunies, incarcérées de façon « préventive » abusive, partout dans le monde et même en France (entre 1980 et 2020, selon le Ministère de la Justice, le nombre de personnes écrouées a doublé, de 38 913 à 82 860) où le choix du répressif remplace de plus en plus la vraie prévention, celle qui éduque, accompagne et permet de se reconstruire.

Vous insistez aussi sur la nécessité de l’action individuelle et collective pour accueillir dignement les personnes migrantes. Nous y adhérons pleinement mais, comme tous les citoyens de base, nous avons besoin que nos dirigeants portent non seulement des paroles d’espoir chaleureuses mais aussi un vrai témoignage par des actions concrètes, pour nous encourager à faire advenir une société plus juste. C

Nous demandons donc au Vatican de mettre au service de nos frères non seulement des forces spirituelles mais un pourcentage conséquent de ses ressources financières et immobilières pour prioriser l’accueil, le soutien et la dignité des plus démunis, en particulier des migrants de la guerre et de la faim. Nous pourrons alors nous engager avec nos frères en humanité pour que les « derniers » conquièrent ensemble, par leur conscience, leurs mobilisations sociales et une fraternité concrète, la place reconnue par Jésus comme la leur, la première.

Cher Frère François, merci de nous avoir rappelé nos responsabilités et les vôtres pour créer de nouvelles fraternités moins identitaires, plus ouvertes, afin que tous les humains, reconnus comme frères et sœurs, de même dignité et de même fonction, dans la société laïque et dans les religions, non seulement vivent ensemble mais s’épaulent pour que chacun existe pleinement, devenant créateur­créatrice de vie, de partage, de joie.

Nous vous souhaitons longue vie, santé et endurance.

Que la dynamique de l’esprit d’amour vous apporte courage et paix intérieure pour témoigner de la fraternité avec vos collaborateurs et tous les hommes et les femmes de bonne volonté de tous âges. Nous, chrétiens du Parvis, nous engageons à y contribuer, confiants que les jeunes générations inscriront aussi par leur enthousiasme la fraternité dans l’histoire de la Terre, donnant sens et avenir à notre destin commun.

Tous frères et sœurs ! Fratelli e sorelle tutti !

Les Réseaux du Parvis

Lettre envoyée fin janvier par l’intermédiaire du Nonce Apostolique, en copie à la Conférence des Évêques




Compte rendu du CA Parvis 30 janvier 2021

Vous pouvez cliquer ICI pour accéder au compte-rendu du Conseil d’Administration de la Fédération des Réseaux du Parvis. Il a eu lieu le Samedi 30 janvier 2021 par zoom, compte tenu de la situation sanitaire actuelle.

En introduction, Jean-Pierre Macrez a proposé une méditation inspirée de la prière finale de Fratelli que vous pouvez également trouvez annexé au compte rendu.

Bonne lecture.