Voici un communiqué de presse à l’initiative de NSAE, cosigné par tout un ensemble d’associations de Parvis et par le bureau de la fédération

Depuis 2018, une religieuse, ancienne Supérieure de la Congrégation des missionnaires de Jésus, basée à Kottayam, au Kerala, se plaint d’avoir été violée

13 fois en trois ans par l’évêque de Jalandhar, Franco Mulakkal. Un mouvement de soutien tout à fait inhabituel, de sœurs de son couvent qui sont allées jusqu’à manifester publiquement, des dizaines de témoignages, dont ceux de prêtres, avaient obtenu que des poursuites soient engagées. Malgré les multiples manœuvres de Mulakkal pour échapper à la justice, le procès s’est enfin tenu. Après 105 jours d’audience, il s’est achevé le 15 janvier.

Contre toute attente, l’évêque Mulakkal a été acquitté.

Le verdict est si scandaleux que des autorités judiciaires qui qualifient le dossier de « béton » parlent d’erreur judiciaire, que le gouvernement du Kerala et même la police ont entrepris de faire appel. La plaignante, réduite au rang d’affabulatrice, est submergée par les lettres de soutien. Mais elle est définitivement ostracisée.

Le jugement est, comme toujours dans ces cas-là, basé sur des contorsions juridiques qui ignorent la nature et les effets dévastateurs de ce que vivent les victimes d’abus sexuels.

La portée d’un tel jugement est vécue comme un désastre par celles et ceux qui défendent la dignité des religieuses agressées par des prêtres, maintenant par un évêque, enfermées dans le silence qui leur est imposé, et qui sont maintenant sans défense.

Il y a pire ! L’Église catholique jubile ! Les démarches entreprises tout au long de l’enquête, et jusqu’à Rome, sont restées sans réponse. Maintenant, ceux qui « lui veulent du mal » ont été vaincus. Un supérieur religieux, indien basé à

Rome, dans un texte de trois pages, triomphe, se réjouissant de chacun des arguments du jugement, faisant la leçon à la victime, ce qui vaut avis pour les autres.

Jusqu’à quand l’Église catholique entretiendra-t-elle ce genre de maltraitance, fondée sur le cléricalisme dans toute son horreur ? Les temps ont changé, maintenant cela se sait et maintenant cela ne sera plus toléré.

NSAE (Nous sommes aussi l’Église), suit de près la situation, en liaison avec les religieuses indiennes, rappelle ses précédentes prises de position sur le sujet, et condamne l’attitude tant de la justice manifestement sous influence, que de l’Église catholique. NSAE apporte son plein soutien à la victime, à Sisters in Solidarity, et à toutes les actions entreprises pour faire valoir la justice.

30 Janvier 2022

Liste des associations qui s’associent à ce communiqué :

– Croyants aujourd’hui Orléans

– Chrétiens et libres en Morbihan (CELEM)

– Chrétiens pour une Église dégagée de l’école confessionnelle (CEDEC)

– Équipe de chrétiens en classe ouvrière de la région de Caen (ECCO).

– Espérance 54

– Femmes et Hommes, Égalité, Droits et Libertés Dans les Églises et les Sociétés (FHEDLES)

– Liberté et Partage (NSAE 45)

– Mouvance Partenia

– Mouvement Le cri

– NSAE Cantal

– NSAE Cher

– NSAE Dordogne

– NSAE Île-de-France

– NSAE Oise

– Partenia 31

– Réseaux du Parvis (le bureau)

Contact : nsae@gmail.com

Version PDF en français   Communiqué Kerala                     Version PDF en anglais  PRESS RELEASE KERALA