QUEL  EVANGILE  VIVONS-NOUS ?

Marie-Paule Défossez

Remarques préliminaires

Faute de place dans la revue, cet article ne peut pas y être publié avec les échanges qu’il a suscités et qui s’avèrent essentiels pour en apprécier la portée.

Suite à la réaction de Jacques Musset au jugement que M.-P. Défossez a formulé sur son article Pour un christianisme repensé en profondeur (paru dans le hors-série n° 30 de Parvis intitulé Évangile et Société), et sur son dernier livre, Être chrétien dans la modernité, M.-P. Désfossez a procédé à une légère retouche de la mouture initiale de son texte. Il paraît néanmoins éclairant de produire ici, à la suite de l’article de M.-P. Défossez, la lettre écrite par J. Musset à propos de la critique dont son ouvrage a fait l’objet.

Cet échange est complété par un message adressé par M.-P. Défossez à la rédaction, qui explicite sa récusation des institutions

Tout en respectant les vues personnelles que cette rubrique accueille, et sans entrer dans les détails, la rédaction tient à mentionner quelques-unes des questions que l’article de M.-P. Défossez soulève. La notion de Royaume de Dieu issue du contexte apocalyptique juif de l’époque de Jésus est-elle d’emblée transposable, sans réinterprétation, dans le contexte de la culture contemporaine sécularisée et pluraliste, dominée par la science, les techniques et le marché ? Est-il pertinent de recourir au récit de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, dont les visées étaient de toute évidence plus théologiques qu’historiques, pour fonder un projet d’évangélisation moyennant de grands rassemblements publics ? Enfin, n’est-il pas illusoire de nourrir l’espoir  d’un dépassement des structures ecclésiastiques à la faveur de tels rassemblements que l’auteur crédite de la capacité de faire surgir un peuple sans institutions ni hiérarchies ? Les institutions ne sont-elles pas aussi nécessaires à la vie sociale, y compris religieuse, que le langage l’est à la pensée et à la parole ?

NDL

L’article de Marie-Paule Défossez

Bizarre, bizarre ! Ce sont parfois les gens du tout venant, incroyants autant que croyants, qui évangélisent les missionnaires venus leur annoncer la « Bonne Nouvelle ». La vie et la voix de leur conscience ont appris aux premiers ce que les seconds se croient chargés de leur révéler.

Dans le hors-série de la revue PARVIS paru en novembre 2013, Gérard Warenghem confie n’avoir pas oublié  les explications d’une petite commerçante gabonaise à propos de la liberté. Elle avait parlé longtemps. Un traducteur résuma son discours : « Quand on aime, on est libre. » Comme une synthèse, en six mots, des paroles et des actes d’un Jésus d’où  sortit ce qui est encore la plus puissante des institutions religieuses, l’Eglise catholique.

Autour de la femme gabonaise, depuis toujours, des milliards de gens d’en bas forment un peuple invisible, uni très fort – mais ne le sachant pas – par ce qui anime et donne un sens à leur existence. L’amour venu du cœur, de l’esprit, expérimenté dans le service humble et gratuit de personnes que la vie leur a rendues proches. Cet amour leur a révélé leur dignité, leur liberté. Il a fait naître et grandir en eux une source vive de joie et de créativité. Sans en être conscient, ce peuple porte sur ses épaules la continuation à travers les siècles de l’Histoire humaine. Sans ses efforts toujours recommencés, les adorateurs de l’argent, entraînant ceux de la violence, n’auraient-ils pas depuis très longtemps signé la fin des sociétés humaines ?

Le message évangélique a quitté les Églises

« Quand on aime, on est libre. «

Les six mots sonnent aussi comme une synthèse du thème Évangile et Société du récent hors-série. Face à face, les deux réalités semblent, en un premier temps, n’avoir nul besoin de la médiation de l’Eglise.

Grand habitué des rassemblements sociaux en faveur des sans-logis, Jacques Gaillot qui, dans une autre vie, fut évêque d’Evreux, confirme le diagnostic par une phrase elle aussi lapidaire : « Le message évangélique a quitté les Eglises. »

Selon lui et plusieurs autres auteurs du hors-série, ce message est annoncé aujourd’hui directement au monde par d’innombrables associations  et mouvements laïcs rassemblant des Indignés de tous âges, des jeunes surtout. A travers leurs combats non-violents, la parole de Jésus nourrit la germination d’un monde sans frontières où les droits humains et de la nature seront mieux respectés.

Malgré ces premières apparences, l’Eglise catholique institutionnelle demeure très présente dans le hors-série. Beaucoup des mouvements ci-dessus sont d’Eglise. S’expriment aussi des représentants des théologiens de la libération et  des religieuses américaines. En butte à l’incompréhension des responsables romains, ils et elles se revendiquent cependant d’Eglise et refusent tout schisme.

La vraie vie n’est-elle pas toujours paradoxale ? Quel espoir inconscient révèle de telles attitudes ?

Survie de l’institution ou guérison du monde ?

Pour clore leur enquête Évangile et Société, les responsables de la rédaction ont fait appel à l’auteur du livre Etre chrétien dans la modernité, un Jacques Musset qui, audacieusement et avec beaucoup de force et de talent, appelle les catholiques, clercs et laïcs, à interpréter tout autrement l’ensemble de la doctrine enseignée par l’Eglise officielle. Il les invite à manifester personnellement et collectivement ce qu’ils pensent dans de libres débats initiés à l’intérieur des paroisses, des communautés et des mouvements. Il entame ainsi un essentiel chantier de réappropriation des fondements du christianisme par les gens de la base.

Le programme est magnifique.

Il ne va pourtant pas jusqu’au bout de la logique évangélique et sa stratégie fait l’impasse sur plusieurs fortes réalités.

Même s’il combattait sans relâche les dérives doctrinales de sa religion, Jésus, le bon Samaritain du monde, ne poursuivait, lui, qu’un seul but, l’avènement sur terre du « Royaume de son Père ». Vingt-et-un siècles plus tard, nous dirions, nous, l’avènement sur terre d’une société universelle plus juste, plus aimante, de moins en moins violente. Cette instauration et ses moyens, même très souhaités par l’auteur, ne sont pas le thème de son livre consacré à la survie de l’Eglise, institution à réformer profondément mais qui ne peut que demeurer une institution.

L’auteur n’insiste pas non plus sur l’imminence des terribles dangers qui menacent visiblement la planète. Alors que l’actualité exige l’urgence, il ne semble pas se soucier de l’extraordinaire capacité de l’Eglise officielle à enterrer très longtemps sous une chape de silence les plus puissants mouvements réformateurs. Tant qu’elles resteront discutées à l’intérieur seulement de ses structures, les propositions initiées par Jacques Musset gêneront à peine le gouvernement romain du catholicisme. Le pape François, lui, veut aboutir à une Eglise de pauvres pour les pauvres. Il initie des débats sur la doctrine familiale catholique, sujet qui relève de la conscience personnelle, et non sur l’organisation interne de l’Eglise et sa doctrine théologique qui sont l’urgence.

À rééditer, l’entrée de Jésus à Jérusalem

La splendide expression que celle d’Eglise de pauvres pour les pauvres ! Le pape n’en est peut-être pas conscient mais son souhait implique beaucoup plus que la réalisation de réformes,  même profondes. Il exige une vraie métamorphose. Les pauvres, aujourd’hui enseignés, devenant les enseignants, la hiérarchie n’aura plus lieu d’être. Plus de clercs. Plus de laïcs. L’Eglise ne sera pas abolie mais «  accomplie » en peuple. Un peuple immense, uni en esprit, dans l’amour et le sachant, à la fois levain et lumière d’une société universelle en construction. Un peuple parmi les peuples, confiant dans sa capacité à entraîner enfin le monde dans un progrès réel et durable.

Pour faire aboutir un projet d’apparence aussi paradoxal et improbable, un chemin existe. Jésus, le bon Samaritain du monde, l’a clairement indiqué.

Oui aux rassemblements publics, ouverts à tous et toutes.

Jésus nous y invite. N’a-t-il pas voulu et organisé lui-même son Entrée publique à Jérusalem ? Il savait pourtant que son succès – ce fut un triomphe, racontent, pour une fois unanimes, les quatre évangélistes – serait quasi automatiquement suivi par son arrestation et sa mort ! Il fallait donc qu’il donne à ce rassemblement, succédant à tellement d’autres, une importance singulière. La foule réunie ce jour- là ne ressemblait pas aux autres foules. Chacun, chacune, avait conscience d’y exprimer librement sa vérité la plus intime. Sur son âne, celui qu’ils applaudissaient, en une jubilation commune, ne se voulait pas supérieur mais frère, humble serviteur de tous comme ils avaient appris de lui à le devenir eux-mêmes. Ce premier  rassemblement n’en prophétisait-il pas d’autres, quand le temps en serait venu ?

Quel Evangile lisons-nous et vivons-nous ?

Jésus est toujours vivant, affirmons-nous.

Dans notre société mondialisée, télévisuelle et si directement menacée de catastrophes multiples, ce Jésus bien vivant nous invite à manifester aux yeux de tous, publiquement, que nous croyons à la force de contagion universelle de l’amour vécu entre les cœurs dans le service mutuel,  incomparable artisan de justice et de réconciliation.

Au milieu des rassemblements toujours plus nombreux et plus angoissés des peuples, ceux du peuple des Béatitudes seront les seuls, sans doute, à être  joyeux, exprimant leur confiance dans l’extraordinaire inventivité possible des hommes et des femmes à l’énergie et l’intelligence  multipliées quand l’amour véritable les habite. Une illusion ? Les neurosciences commencent  à prouver à partir de nombreuses expériences concrètes que la bonté et l’altruisme  sont, pour l’être humain, des tendances aussi, plus fondamentales même, que l’égoïsme et la violence !

Dans la situation actuelle, a écrit à peu près Edgar Morin, la catastrophe est notre avenir le plus probable. Mais, ajoute-t-il, au moment des dangers les plus proches, il arrive que l’improbable survienne.

Le peuple des Béatitudes fera-t-il advenir cet « improbable » par ses rassemblements ? Réalisant, en un premier temps, l’immense miracle  de métamorphoser en peuple de frères et sœurs l’Eglise  institutionnelle,  dictature spirituelle en déliquescence aujourd’hui ? C’est à nous de répondre.

Marie-Paule Défossez

Lettre de Jacques Musset à Marie-Paule Défossez – 11 nov. 2013

Madame,

Voici ma réaction au courrier que vous m’avez fait parvenir au sujet de mon article publié dans le N° spécial de Parvis « Evangile et société » ainsi que de mon livre « Etre chrétien dans la modernité » que vous me dites avoir lu.

Selon vous, je ne vais pas « jusqu’au bout de la logique évangélique et ma stratégie fait l’impasse sur plusieurs fortes  réalités » ( que sont les dangers qui menacent notre planète).

Avant de revenir sur ces deux points, je voudrais d’abord vous rappeler  quel est l’objectif central que je poursuis dans mes écrits  et quel est le motif qui les inspire.

Ce qui m’anime n’est pas comme vous le dites « la survie de l’Eglise catholique » telle qu’elle est, mais avant tout ma passion pour Jésus de Nazareth, sa parole et sa pratique (relisez le chapitre5 de mon livre), et à partir de là c’est  mon souci que l’Eglise, dans ses structures, sa doctrine et en tant que communauté des disciples de Jésus,  s’interroge présentement sur sa fidélité  à celui qui est son origine. Cela signifie qu’elle se demande si sa doctrine officielle  et son organisation élaborées et mises en place au cours des siècles sont dans la ligne de ce que Jésus a vécu, de son message et de ses actes.

Car, vous l’avez lu sous ma plume, la fidélité n’est pas la répétition d’un état de fait actuel dont on veut nous faire croire que cela vient de Jésus et de Dieu mais la recréation  en notre temps de ce que fut la pratique de Jésus, inspiré par l’esprit qui l’animait. Il ne s’agit pas de copier ce que Jésus a dit et fait, car il vivait dans un contexte culturel, religieux, social, économique et politique tout à fait différent du nôtre, mais d’inventer dans le contexte qui est le nôtre une manière de vivre et de dire cohérent avec l’esprit qui était le sien.

Ce qui appelle un travail à partir des évangiles pour faire apparaître le Jésus historique à travers la relecture qu’en ont fait les premiers chrétiens  auteurs des évangiles). Ce à quoi j’invite c’est donc un recentrage sur la personne du nazaréen et son vécu  ( au-delà de l’identité qu’on lui a donnée à travers beaucoup de  titres glorieux et qui ont été élaborés dans  des cultures qui ne sont plus les nôtres).

La fidélité créatrice appelle  aussi à une recherche historique qui montre que l’Eglise catholique telle qu’elle se présente dans sa doctrine et son organisation est une création humaine et  non la réalisation d’une volonté de Jésus ou de Dieu. Cela est facile à démontrer mais exige un effort minimum de travail sérieux et méthodique.

Ces deux conditions posées, on peut dès lors  tenter la recréation dont je viens de parler qui est de donner corps aujourd’hui au message et à pratique de Jésus.

En ce qui concerne l’Eglise comme communauté des disciples de Jésus, quel travail de décapage à tous les niveaux s’impose-t-il pour que son témoignage soit cohérent avec le message et la pratique de Jésus ? Si je m’intéresse à «  la survie de l’Eglise », ce n’est pas  à la manière dont  sa partie institutionnelle fonctionne actuellement ni à la doctrine officielle qu’elle professe ( le catéchisme de Jean-Paul II), c’est pour que cette Eglise se libère d’héritages accumulés au long des siècles et qui ont été sacralisés alors qu’ils ne sont que relatifs à des périodes données  et pour qu’elle invente sans dogmatisme ni moralisme ni autoritarisme des façons  de témoigner aujourd’hui  du message et de la pratique du nazaréen. Voilà à quoi  j’apporte ma pierre jointe à celles de beaucoup d’autres. Je sais que les évolutions  sont lentes mais plus les chrétiens laïcs de base seront conscients de ces enjeux parce qu’ils auront réfléchi, n’accepteront plus ce qui s’y oppose, le feront savoir et prendront communautairement leurs responsabilités pour vivre leur foi,  plus le pouvoir de ceux qui exercent le pouvoir dans l’Eglise dépérira et plus se transformeront les choses peu à peu.

Si ce n’est pas cela aller « au bout sde la logique évangélique’ dans le temps qui est le nôtre, qu’est-ce que c’est ?

Par ailleurs  puisque vous me reprochez de « ne pas insister sur l’imminence des terribles dangers qui menacent la planète », avec le sous-entendu que mon propos serait désincarné, je vous invite à relire mon livre qui constamment appelle le chrétien à être responsable avec les autres hommes de l’avenir du monde pour le rendre plus habitable, juste et fraternel.

De même vous verrez dans mon livre que la voie d’approche du mystère de Dieu que je privilégie dans la modernité qui est la nôtre n’est pas de partir du postulat de l’évidence de Dieu d’où tout découlerait mais de l’expérience humaine vécue dans toutes ses dimensions ( individuelle et collectives) avec l’exigence de l’authenticité, de la droiture, de l’honnêteté.  Cette démarche commne à tout humain épris du vivre vrai ne conduit pas forcément à la foi en Dieu mais y a t-il d’autre démarche pour un croyant de notre temps  pour dire Dieu sans se payer de mots ? C’est dire que non seulement je n’oublie pas les réalités humaines et ses « terribles dangers qui menacent la planète » mais c’est dans une vie engagée dans ces réalités humaines ( sans en exclure aucune dimension) que  le chrétien actuel expérimente la présence intime de son Dieu et la fécondité de la parole et de la pratique de Jésus.

Son engagement dans les réalités humaines, le chrétien la vit avec d’autres hommes qui croient autrement ou sont athées ou agnostiques. C’est ensemble qu’ils réfléchissent sur les enjeux de la vie de notre monde aujourd’hui et mènent des actions. Sur ce plan, les chrétiens n’ont pas la science infuse. Et c’est bien qu’il en soit ainsi.  Relisez le dernier chapitre de mon livre qui va dans ce sens . C’est tous les hommes ensemble qui ont à faire advenir un monde plus humain. En réalité la division entre les êtres ne passe pas par les différences religieuses ou idéologiques mais par le souci ou non de vivre et de penser vrai avec toutes les conséquences qui s’en suivent, y compris les risques  qu’on encourt.

Vous l’aurez compris : si mon livre ne se lance pas dans une analyse des « graves dangers » qu’encourt la planète, ce n’est pas par négligence, oubli ou désintérêt. C’est parce que l’objet précis de mon ouvrage est comme son sous-titre l’indique de « Réinterpréter l’héritage pour qu’il soit crédible en notre temps ». On ne peut tout développer à la fois et ma compétence est limitée. Qui trop embrasse mal étreint. Mais encore une fois vous me feriez un mauvais procès en me faisant passer pour le défenseur d’un christianisme désincarné.

Veuillez croire, Madame, à mes meilleurs sentiments.

Jacques Musset

Message de Marie-Paule à la rédaction de Parvis – 24 nov. 2013

Ce que j’écris n’est certes pas parole d’Evangile  bien que longtemps travaillé et réfléchi. J’aime les forums d’idées  avec leurs contradictions franchement exprimées. Cela pour te dire que ton courriel  ne me déçoit pas. Jacques Musset et vous avez tout-à-fait le droit de ne pas penser comme moi . Que vous en ayez discuté au moins me ragaillardit quelque part. Merci pour l’offre de mise en ligne  avec la contribution de Jacques Musset. Je suis une grande admiratrice de son Être chrétien dans la modernité ce que j’ai largement développé dans mon article. Mais quand le sous-titre de son livre est : Réinterpréter l’héritage pour qu’il soit crédible, cela sous-entend évidemment que l’institution pourra demeurer quand elle aura accompli ce dur travail. Elle ne serait alors plus “telle qu’elle est aujourd’hui”, ce qu’il me souligne dans sa réaction au texte. Je le lui accorde volontiers. Mais une institution, même n’étant plus ce qu’elle est aujourd’hui, demeure une institution ! Une institution c’est un ensemble hiérarchisé. Pour que l’ensemble devienne un peuple, il faut encore que la hiérarchie disparaisse !… Je comprends toutes les violentes réticences d’un très grand nombre devant l’évocation d’une telle possibilité.

Deux remarques :

*Je n’en appelle pas du tout  à de grands rassemblements “des peuples” mais à ceux, d’abord humbles et sans grand retentissement, sur les parvis,  d’un seul peuple, le peuple des Béatitudes, l’”Eglise des pauvres” appelée de ses vœux par le pape François, le “Peuple de Dieu” comme l’appelaient les cardinaux du concile Vatican II.

*Vingt-et-un siècles plus tard, le peuple réuni autour de Jésus à son Entrée à Jérusalem  témoigne que le peuple juif a entendu et compris sa parole et qu’il n’a pas été, en tant que tel, responsable de sa mort. Il ne s’agit pas de transposer  aujourd’hui  tel quel ce rassemblement mais de s’en inspirer. Le plus important étant d’y évoquer la présence seulement humble et fraternelle de Jésus. Par le lavement des pieds de ses apôtres, il renouvellera quelques jours plus tard son invitation  à fonder autour de lui un peuple de frères et sœurs, unis non dans l’obéissance à une hiérarchie, mais dans le seul amour.