Quel récit sur l’avenir est-il possible ?

Personne ne peut plus raconter l’avenir… Quel récit sur l’avenir est-il possible ?

Ce récit ne parlera pas d’une abondance inépuisable, ni d’égalité, ni de conquête de l’espace… Les religions hésitent à nous parler d’immortalité. L’effondrement des grandes idéologies laissent un espace vide vers l’avenir.

Le modèle de croissance que nous avons vécu ces dernières années est en grande difficulté. Il reposait sur une aspiration insatiable à toujours plus de production matérielle. La remise en cause de ce modèle présente un danger pour la démocratie il risque de détruire les espoirs d’amélioration de la situation matérielle des individus.

Il est donc urgent de repenser entièrement notre modèle économique et social en s’engageant dans de nouvelles voies qui permettent de sauver ce qui peut l’être et qui évite à l’humanité de connaître la catastrophe finale. Cette nouvelle voie suppose de penser la croissance économique autrement : « la Sobriété heureuse » nous disent Pierre Rabhi et Patrick Viveret. Alain Caillé, sociologue, nous parle de « l’état stationnaire dynamique » défini comme une situation dans laquelle la recherche insatiable d’une hausse de la production est remplacée par la recherche d’une meilleure satisfaction des besoins. L’acceptation de cette conception nécessite que l’on parvienne à l’aspiration à l’illimité des individus et des sociétés.

Il est donc nécessaire de procéder à une véritable révolution morale en contribuant à la diffusion d’une nouvelle morale à vocation universelle car les problèmes sont mondiaux.

Ce nouveau mode de vie devra privilégier les valeurs altruistes de convivialité. Pierre Rosanvallon, dans « la société des égaux » nous parle de « réciprocité bienveillante ». Jean-Louis Servant Schreiber dans « Aimer (quand même) le XXIe siècle » nous dit qu’il n’y a guère qu’au nom de la fraternité que l’on ne s’est pas tué. La recherche du mieux vivre ensemble est donc recherché avec la recherche du bien-être et du bonheur.

C’est rechercher une nouvelle forme de « sagesse » qui est un concept qui traverse l’histoire et qui pré-existait avant les religions. Une sagesse « moderne » va se nourrir des connaissances actuelles en renforçant l’individu face à un monde qui le dépassera toujours. Le sage contemporain devra se désencombrer en étant dans le réel sans s’inventer une métaphysique ou une transcendance.

Nous avons donc plus besoin de grands récits mais de petits récits de vie dans un contexte de fraternité.