Les journées d’été “Poulancre 2011” -La Terre- Compte rendu

Les journées d’été Parvis : “Poulancre 2011” -la Terre- Compte rendu

Les journées d’été « Parvis » : Poulancre 14 – 17 Juillet 2011 « La Terre »

Compte-rendu des 14, 15, 16 Juillet (Conférences et Tables Rondes), à partir de notes prises sur place.

Jeudi 14 Juillet

Conférence d’introduction par A.Aïdoud et A. Lefeuvre : « Usage et usure des sols »
Remarque préliminaire : de 7 milliards actuellement, la population mondiale devrait passer à 9 milliards en 2050. Comment nourrir cette population ? … des solutions sont proposées bien sûr, comme par exemple élever des rats pour les manger …

L’EAU
Concernant la planète dans son ensemble, et son caractère « fini », la prise de conscience est récente. Or l’augmentation de la population provoque, et provoquera, des conflits pour la maîtrise de l’eau et de la terre arable :

§ Concurrence entre surfaces agricoles et surfaces urbanisées : l’urbanisation consomme en France tous les 10 ans la surface d’un département. Pour limiter les dégâts, on a édicté des plans d’urbanisme sévères, limitant le développement des lotissements à un périmètre restreint autour des bourgs, exigeant un minimum de 15-20 logements à l’hectare pour éviter la dispersion de l’habitat.

§ Concurrence entre extension des terres agricoles et maintien de la biodiversité.
Au Brésil par exemple, où de plus en plus de zones non défrichées jusqu’ici sont mises en culture, des dispositions sont prises pour éviter le grignotage de la forêt amazonienne … avec quels résultats concrets ?

§ Concurrence entre terres agricoles à vocation alimentaire et surfaces cultivées pour fournir des bio-carburants.
C’est ainsi qu’aux USA, l’utilisation du maïs pour fabriquer du carburant a provoqué une hausse catastrophique du prix du maïs, aliment de base de certaines populations. Ceci a du même coup engendré la spéculation.

§ Conflits autour de l’eau
Certaines zones sont en grand danger : le Mahgreb, le Moyen-Orient, le Mexique entre autres … On y prélève plus de 75% de l’eau qui coule dans les cours d’eau . Par ailleurs, certains états n’ont pas la capacité de mettre en œuvre les ressources en eau nécessaires . ( Afrique, Amérique Centrale, Inde du Nord, Viet-Nam )
En Europe, on peut avancer que d’ici 20 ans, on aura :
– des zones encore « normales »
– des zones où la situation sera tendue ( Espagne du Nord, Italie du Nord )
– des zones de pénurie ( Sud de l’Espagne et de l’Italie ; Turquie, Pays-Bas )

LES ENERGIES FOSSILES
La consommation effrénée de nos jours contraste avec l’usage jadis limité du bois comme fournisseur d’énergie. Depuis deux siècles et demi, la machine à vapeur a fait exploser l’utilisation du charbon, dont le plus gros consommateur actuel est la Chine. Les réserves de charbon sont encore importantes, mais limitées.
Même chose pour le pétrole : depuis 150 ans, il a été le vecteur de la deuxième révolution industrielle, et il sera épuisé dans quelques dizaines d’années, la consommation mondiale augmentant de 2% chaque année . De plus, contrairement au carbone produit par les forêts, le carbone lâché à l’air libre par la combustion du pétrole produit du gaz carbonique qui augmente l’effet de serre, et donc le réchauffement climatique. On a constaté que la proportion de CO2, constante jusqu’en 1800, était à présent en augmentation exponentielle.
Ces changements climatiques sont inédits pour l’homme, qui joue les apprentis sorciers : on assiste à une augmentation de la pluviométrie dans le nord de l’Europe, et au phénomène inverse dans la zone méditerranéenne … il ne s’agit pas seulement d’un réchauffement, mais d’un dérèglement climatique.

LA TERRE
§ La notion de « terre nourricière » correspondait à une époque où l’homme était chasseur-cueilleur. Avec le développement de l’agriculture, et a fortiori de nos jours, c’est l’homme qui apporte à la terre des éléments nutritifs sous forme d’engrais.

§ Par ailleurs, les surfaces en terre cultivables sont limitées et l’homme cherche à les étendre, d’où un déboisement important

§ La formation d’une couche de terre cultivable est le résultat d’un processus long et complexe. Dans les fissures du roc vont se développer des mousses, des lichens, puis de petits végétaux du type « nombril de Vénus ». Leur décomposition, produite avec le temps grâce à l’action de bactéries et de micro-organismes divers, va finir par produire un humus cultivable. A ce propos, ne pas oublier que ces bactéries, micro-organismes que l’homme contemporain a tendance à dénigrer, sont des éléments indispensables à la vie.
Or, on assiste actuellement à l’appauvrissement des sols en matières organiques ; autrefois, on remédiait à cet appauvrissement dû à l’agriculture, grâce au fumier et au marnage. De nos jours, on nourrit les plantes et on les badigeonne de pesticides, en oubliant que cette couche arable, qui ne fait guère que 30 cms d’épaisseur, héberge 80% de la biomasse du globe.
La consommation humaine, prélèvement nécessaire à notre alimentation, est très disparate d’une région à une autre : il y a un écart énorme entre la consommation quotidienne d’un Américain du Nord et celle d’un Togolais. Pour une répartition honnête, on peut dire qu’il faudrait se limiter partout à la quantité consommée par un Indien moyen.

§ Les sols sont très variés : limons, grès, sols humides, sols méditerranéens plus secs et plus ferritiques, sols de la steppe aride, où existe seulement 10cms de sol fertile . Selon la nature des sols, les conditions climatiques, et le mode de culture, l’érosion peut détruire en quelques années une couche fertile vieille de 10.000 ans .
Le phénomène existe aussi en Europe, (érosion hydrique et éolienne ) mais il devient catastrophique avec le surpâturage en zone de steppe : la moitié de la matière organique peut être perdue en 12 ans .

§ Cette raréfaction des terres arables provoque une course à l’acquisition de terre ; la Corée du Sud était en passe d’acheter des milliers d’hectares à Madagascar, le gouvernement malgache semble avoir pris conscience du danger et le processus semble bloqué . La Chine contrôle des surfaces importantes au Laos et au Vietnam ; l’Arabie Saoudite en Indonésie, les Emirats arabes au Soudan et au Pakistan … et les Français achètent en Pologne et en Ukraine, le phénomène ne concernant pas seulement des organismes d’état, mais aussi des individus, voire des fonds de pension .

L’EAU
Il est intéressant de connaître la quantité d’eau nécessaire à la production d’un kilo de produit alimentaire :
– Riz : 1 500 à 2 000 litres
– Blé : 1 000 litres, mais répartis sur toute l’année, ne nécessitant pas d’arrosage en été .
– Maïs 700 litres, mais en été , donc à contre-saison, nécessitant un arrosage abondant
Les produits maraîchers ne sont pas gros consommateurs : 100 litres seulement pour la pomme de terre
Ces chiffres sont à comparer avec les quantités nécessaires à la production de produits animaux :
– Bœuf : 13 000 litres ( toujours pour 1 kilo ) Volaille 4000 litres
On constate l’énorme décalage existant entre productions végétales et productions animales .
Pour ce qui est de la consommation, le citoyen des USA a un régime largement déséquilibré, avec trop de produits carnés . Nous tous occidentaux devons revoir notre consommation à la baisse

Pour conclure : en 2050, c’est la terre arable qui risque surtout de manquer : pour nourrir 9 milliards d’hommes, il faudra prélever 3 milliards d’hectares de terres vierges … mais si on veut continuer à produire des biocarburants, ce sont 500 milliards d’hectares qu’il faudrait prélever sur les éco-systèmes !

Vendredi 15 juillet 2011

Conférence de Frédéric Rognon : le dialogue Ellul-Charbonneau : « le Christianisme est-il la cause de la destruction de la nature ? »
Professeur à l’Université de Théologie Protestante de Strasbourg, Frédéric Rognon présente d’abord les deux personnalités en question , qui étaient amis de jeunesse et resterons liés leur vie durant

Jacques Ellul (1912-1994)
Juriste, il appartenait à la Faculté de Droit de Bordeaux. Intellectuel, il était parfois qualifié de « Marxologue » : historien des institutions, c’était un grand spécialiste du Marxisme, sans être marxiste lui-même. Converti au Protestantisme à 17 ans, il a été toute sa vie engagé dans l’Eglise Réformée de France, il a même été membre du Conseil National, tout en étant parfois critique à l’égard de son Eglise.
A l’époque des « blousons noirs », il s’est engagé auprès des jeunes en rupture avec la société ; et, avec Charbonneau, il a été l’un des précurseurs des mouvements écologiques.
Auteur prolixe, il a écrit 58 livres, et quelque 1000 articles.

Bernard Charbonneau ( 1912-1996 )
Exact contemporain d’Ellul, à deux ans près ; il a lui aussi fait ses études à Bordeaux ; agrégé d’Histoire-Géographie, il a choisi de faire carrière à l’Ecole Normale de Pau.
Il a écrit 20 livres, dont certains où il traite de « la grande mue », bouleversement des paysages, notamment dans le Sud-Ouest français.
1937 : il écrit le premier ouvrage écologique : « Le Sentiment de la Nature, force révolutionnaire » . C’est le texte fondateur du mouvement écologique contemporain en France .
Charbonneau est un écologiste radical, partisan de la décroissance ; contrairement à Ellul, il est agnostique, mais travaillé par une recherche spirituelle .

Tous les deux sont restés dans l’ombre, peu publiés en France jusqu’à aujourd’hui : écrit par Ellul en 1949, « La Technique, ou l’Enjeu du Siècle », ne sera publié qu’en 1954. Ellul y déclare que la technique est en train de changer notre mode de vie, c’est un enjeu majeur de notre époque auquel on ne prête pas attention ; Marx avait raison à son époque, dit-il, mais ses vues sont dépassées au 20ème siècle. A l’Est ( en URSS ) comme à l’Ouest ( aux USA ) , on assiste à une course à la technologie, au productivisme, c’est une véritable mutation . Or ce discours était inaudible dans les années 50 !
De plus, Ellul n’avait jamais voulu « monter » à Paris, une démarche indispensable alors pour accéder à la notoriété ; et sa foi chrétienne était disqualifiante dans les milieux intellectuels français de l’époque.
Ce sont là deux personnages à contre-courant des modes intellectuelles. Pourtant Jacques Ellul a été reconnu aux USA dès les années 60, et il a été enseigné là-bas de son vivant, alors qu’il n’y est jamais allé !
Aujourd’hui, Ellul est réédité en France, où il jouit d’un intérêt croissant alors qu’il est un peu oublié aux USA . Il est connu aussi en Corée du Sud, pays émergent où se développe une conscience critique par rapport à la technique.
Il y a deux versants à la pensée d’Ellul :
§ Une critique de la société technicienne, montrant que la technique influe sur tous les aspects de notre vie
§ Une pensée théologique. Il était dans ce domaine autodidacte, mais passionné. Il a produit des commentaires bibliques et des essais de morale.
Le lien dialectique entre ces deux versants, c’est d’une part notre société qui court vers l’abîme : on fait ce qu’on fait avec la technique, dès qu’on peut le faire et sans réfléchir si c’est bien ; et d’autre part une réflexion sur l’agir chrétien dans cette société folle ; il reprend tous les aspects de la vie quotidienne, dans un discours confessant appuyé sur les textes bibliques . Il s’agit de cesser d’idolâtrer la technique pour l’utiliser avec discernement .
Ce volet d’espérance chrétienne nous amène à nous engager ; Ellul ( et Charbonneau ) ont, entre autre, lutté efficacement contre les projets de bétonnage de la côte aquitaine .
Ellul, pour sa part, insiste sur les deux versants de sa pensée : sans le Christianisme, dit-il à peu près, j’aurais arrêté de lutter ou je me serais suicidé.

Les responsabilités chrétiennes dans la crise écologique

Ce fut le thème d’un dialogue, d’un débat sans fin entre Ellul et Charbonneau, un débat qui les a conduits à approfondir leur pensée, grâce à leurs différences : creuser sa pensée jusqu’à la radicalité, mais aussi entendre le point de vue de l’autre .

Ellul
La question avait été posée par Nynn White en 1966 : elle accusait le Christianisme d’être responsable de la crise écologique contemporaine .

§ Pour Ellul, la Bible ne peut pas être tenue pour responsable des dérives ultérieures. C’est au contraire parce qu’on s’en est éloigné qu’il y a eu dérive. Il faut relire Gn 1,28 : « Remplissez la terre et dominez-la » (TOB)
« dominer » : le verbe hébreu signifie aussi prendre soin, veiller sur ; le contexte n’incite pas du tout à interpréter « dominer » ou « conquérir » (Chouraqui), comme l’attitude d’un potentat tyrannique ; au verset 27, il est dit que l’homme est créé à l’image de Dieu, d’un Dieu qui aime sa création ! et, au verset 29, le mode d’alimentation de l’homme ( et des animaux) est végétarien : l’homme de la Genèse ne tue pas pour se nourrir .
Il ne s’agit donc aucunement de saccager la création, mais de s’en montrer bons gestionnaires .
Deuxième exemple, tiré de l’évangile selon Matthieu : en Mt 10,29-30 : « Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou ? Pourtant, pas un d’entre eux ne tombe indépendamment de votre Père » (TOB) Note de la TOB : littéralement : « sans votre Père » ; … l’expression signifie, soit que Dieu ne sera pas absent de la mort des disciples, soit que les disciples ne mourront pas pour l’Evangile sans que Dieu le veuille : leur mort ne sera pas un accident, elle aura une signification »
De toute façon, Dieu est présent à la mort d’un passereau, il ne s’en désintéresse pas.

§ La subversion du Christianisme.
Le message évangélique est par essence subversif, c’est une mise en question de toute forme d’ordre. Or nous avons subverti la subversion, nous en avons fait un nouvel ordre moral … et cela en dépit de l’existence de phares, tels que François d’Assise et Luther.
De même pour le saccage de la nature, les mouvements d’action catholique ont cautionné chez nous le productivisme après la seconde guerre mondiale, au motif qu’il fallait nourrir les habitants de la planète.

Charbonneau
Il était agnostique, mais de mère chrétienne. Adolescent, il a été formé au scoutisme protestant, qui lui a permis de découvrir la nature, mais qui était aussi à ses yeux un mode d’endoctrinement, d’embrigadement de la jeunesse.
Pour lui, le christianisme contient à la fois le poison et l’antidote, parce qu’il met un frein au productivisme effréné, à la domination de la terre par l’homme. Le saccage a commencé dans les pays protestants (USA), mais c’est là aussi que s’est développé la résistance à ce saccage.
Il faut donc acquérir un surplus de conscience, pour avaliser cette force de résistance subversive.

Le dialogue entre Ellul et Charbonneau est donc nourri des différences et des affinités entre les deux hommes . Ainsi, Charbonneau déclare qu’on pourrait faire de François d’Assise le patron des écologistes, et ne pas jeter le Christianisme par les fenêtres.
A noter que Nynn White prônait aussi une écologie d’inspiration chrétienne.

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Echange
§ Rôle non négligeable du Puritanisme américain dans le productivisme : réussir économiquement et financièrement était un signe de la bénédiction divine.
§ En France , la domination de la nature par l’homme a reçu la caution de Descartes, entre autres.
§ Le remembrement : catastrophique en Bretagne au début des années 60 ; on a ensuite évolué vers plus de modération.

Reprise de Frédéric Rognon
Ellul était aussi un spécialiste de la propagande ; il fait remarquer qu’on est manipulé, y compris dans les pays démocratiques. L’homme est plus malléable qu’on le croit, et il faut faire un réel effort de discernement pour résister. Il faut en réalité distinguer entre un fonctionnement de groupe, grégaire, qui est indispensable au fonctionnement d’une société humaine, et le fait de se laisser dominer et manipuler par la pensée ambiante : c’est une question d’équilibre, et, ici encore, de discernement.
A noter que le concept de nature est récent : on ne parle que de ce que l’on n’a plus, ou de ce qu’on risque de perdre : la nature est devenue un objet qu’on cherche à sauver, alors qu’elle était autrefois un milieu de vie qui allait de soi .

§ Une remarque sur le rôle de l’économie et du politique : stockage et spéculation aggravent encore les choses
Frédéric Rognon : Aujourd’hui, l’économie est-elle encore dominante ? le débat est ouvert. Ellul répondait à l’objection ci-dessus : c’est la technique qui prime en réalité ; la conquête spatiale est non rentable, or on y consacre une énergie et des sommes énormes.

§ Importance de la croissance démographique : est-elle prise en compte par Ellul ?
Frédéric Rognon : Oui ; elle n’est pas encore la cause première de la faim ; Ellul pour autant n’est pas technophobe, il considère que la technique est ambivalente : il faut savoir qu’à toutes les retombées positives d’un progrès technique sont liées des retombées négatives … ici encore, c’est une question d’équilibre et de discernement.
Réponse au problème de la grégarité : l’homme est un être grégaire, c’est vrai ; mais il y a une différence entre le grand groupe et le petit groupe. Quand le Christianisme a connu au 4ème siècle l’expansion que l’on sait, il est devenu impossible de vivre la radicalité du Christianisme. Au-delà d’une certaine taille du groupe, l’engagement radical devient impossible … la solution serait-elle de vivre en petits groupes associés en réseaux ?

§ Une question sur le risque de récupération de l’écologie par l’extrême droite
Réponse : Le risque existe ; ici, le christianisme peut être l’antidote, parce que les valeurs de l’extrême droite sont incompatibles avec un Christianisme authentique.

Table Ronde : «Cultiver ou exploiter ?»

Gérard Boscher : Agriculteur à Saint Mayeux, a pris sa retraite à 58 ans pour permettre l’installation d’un jeune agriculteur . Il déclare d’emblée ne pas aimer la notion d’ « exploiter »
Paul Tilly, de Saint Mayeux, retraité du Ministère de l’Agriculture, un habitué des enquêtes et des statistiques
Annie Le Guern : agricultrice retraitée, de Lanvénégen
Née en 1941, elle a connu en agriculture l’époque du « tout manuel »
Femme d’agriculteur, elle a partagé la vie et l’activité de son mari
Comment avons-nous évolué vers le productivisme ?
Début 1964, il y a eu une crise du porc : sur Lanvénégen s’est organisée une grève de la viande, pas un kilo de porc ne s’est vendu pendant un temps ; à cette époque, les porcs étaient nourris au lait, à la pomme de terre et à la betterave : après la grève, les porcs avaient engraissé, plus personne n’en voulait . Alors on a réussi à fréter un camion pour une vente dans de meilleures conditions . Tout cela a abouti à un regroupement des agriculteurs pour changer les façons de faire : il y a eu des ateliers truies, des ateliers engraisseurs, nous étions conseillés par des techniciens … nous avions mis le doigt dans l’engrenage !
On est passé à 20 cabanes truies, 100 porcs, des porcelets, nourris désormais avec des aliments tout prêts fournis de l’extérieur : un progrès pour nous, moins de travail fastidieux … Puis l’exploitation s’est diversifiée, avec des truies de sélection : pour tout cela, il a fallu emprunter , et donc produire, produire pour rembourser .
1973 : nous sommes passée à une ferme laitière, avec une stabulation libre ; une salle de traite mal conçue au départ, il a fallu en construire une autre … et emprunter ; le Crédit Agricole alimentait, désormais nous avons toujours vécu sur des emprunts .
Nous n’avions pourtant pas l’impression d’être des pollueurs : nos vaches étaient nourries aux céréales et à l’herbe ; la production de lait était exponentielle grâce aux progrès de la génétique . Notre sort, celui des femmes surtout, s’était amélioré ; la collecte du lait avait supprimé la corvée du beurre à baratter à la ferme ; puis les coopératives laitières ne voulaient plus ramasser dans les petites fermes, alors on a trouvé le système des tanks réfrigérés pour pouvoir conserver le lait à domicile . La solidarité a été réelle tout ce temps .

Gérard Boscher et Paul Tilly
Saint Mayeux comptait un millier d’habitants en 1960, 540 en 2008.
2000 hectares de terres labourables .
Vers 1960, il y avait 70 exploitations de 32 hectares chacune en moyenne .
On vivait en semi-autarcie, avec des cultures de céréales et de l’herbe pour nourrir les vaches . Chaque ferme était tenue par un couple, parfois aidé par un journalier . C’était le début des tracteurs, il restait quelques chevaux , et il y avait à Saint Mayeux des écoles primaires … et 15 bistrots ! qui étaient des lieux de convivialité .

En 200O : 40 exploitations ; Aujourd’hui : 24
Les exploitations font 100 hectares chacune ou plus ; elles sont gérées par 35 actifs : 64% des épouses travaillent à l’extérieur par manque de revenus dégagés par l’exploitation, et parce que les machines peuvent faire le travail .
Les cheptels sont plus nombreux ; peu d’exploitations sont gérées en société ( 2 GAEC de 200 hectares ) ; 80% des terres sont cultivées en fermage ; les nouveaux agriculteurs sont en général titulaires d’un BTS agricole , avec une moyenne d’âge de 25 – 50 ans .
Il n’y a pas de salariés dans ce mode de fonctionnement, sauf pour les CUMA ( Coopératives d’utilisation du matériel agricole ) . Ces CUMA ont permis une utilisation mutualisée et plus rationnelle du gros matériel, mais il a fallu assez vite salarier des gestionnaires .
« Exploitant » … le terme peut choquer, mais c’est le terme administratif : de cultivateur, on est devenu éleveur, puis exploitant … C’est ainsi .

Les produits : surtout l’élevage
§ Sur les 24 exploitations, 16 produisent des bovins (dont 3 pour le lait, 6 pour la viande, et 7 mixtes)
3 élevages de porcs hors sol
3 élevages de volailles (œufs et volailles de chair)
2 élevages de moutons Certains élèvent des chevaux, pour la boucherie et pour le loisir
Les cultures : 65% de fourrage, dont 15% en prairie naturelle, 15% en maïs fourrager, 36% en prairie temporaire . A quoi s’ajoutent 27% de céréales ( blé, orge) , du blé noir et du colza ; et 2% de cultures de légumes : pommes de terre, haricots, pois , courgettes.
Il existe aussi sur le territoire quelques peupleraies, des résineux, et du chêne américain .
La rotation des sols se fait entre prairies temporaires, céréales et légumes .

En fait, cette agriculture est surtout orientée vers la production animale intensive, avec apport de maïs, de soja , de protéines importées du Brésil .

Conclusions : Aujourd’hui ?
Annie : il y a eu beaucoup d’évolutions depuis les années 90, époque de ma retraite .
J’ai aimé ce métier, le travail de groupe, la solidarité ; l’apprentissage du métier m’a beaucoup apporté

Gérard : les jeunes diplômés qui s’installent ont davantage de connaissances, mais ils manquent de recul et ils sont soumis à l’autorité des banques et aux directives européennes .

Paul : l’investissement foncier ( 100 – 200 ha minimum ) est désormais trop important pour permettre l’installation de jeunes qui le désireraient .
Remarque : il y a à Saint Mayeux … de nombreux Anglais ! 100 maisons sur la commune, pas tous des résidents permanents, mais ils représentent un bon apport, et la collaboration est fructueuse et intéressante , car ils s’investissent dans la vie de la commune .

Rencontre avec René Louail, élu au Conseil Régional de Bretagne

René Louail appartient à la Confédération Paysanne, et à Via Campesina, organisation du monde paysan, qui compte , en Europe, 24 associations fonctionnant en réseau .
C’est un élu récent au Conseil Régional, il a pris sa décision en 2007 ; il y travaille au sein de la Commission Economie, s’intéressant entre autre au volet foncier.
§ Au plan mondial, le problème paysan se pose de façon aiguë au Brésil (paysans sans terre ) , en Inde, en Indonésie, en Afrique …
L’accaparement de la terre est central : on perd chaque année dans le monde la surface de l’Italie en terre cultivable ; rien qu’en Bretagne, 8000 hectares chaque année.
Le partage de la terre est aussi une condition pour résoudre le problème de la terre : les paysans qui quittent leur terre pour s’agglutiner dans les bidonvilles autour des métropoles aggravent les choses. Depuis 1990 – 2000, la perte de terre cultivable s’accélère, et le nombre de personnes souffrant de la faim augmente.
S’y ajoutent la marchandisation de la terre, les spéculations (augmentation récente du prix du blé ) ; le dérèglement climatique fait que se multiplient les zones d’aridité : dans les années à venir, on devra faire face à l’exode des migrants climatiques.
Il faut § changer les modes de production, mettre fin à l’accaparement des terres pour produire des carburants : 54% de la surface cultivée aux USA est mobilisé pour produire du méthanol.
Et en France ?
S’orienter en priorité vers la production de denrées alimentaires
§ cesser le gaspillage : la moitié des denrées consommables finissent à la poubelle !
§ avec bientôt 9 milliards d’hommes sur terre, il faut des changements rapides ; or les décisions démocratiques se prennent après 10-15 ans de réflexion au sein des opinions publiques.
On prend conscience actuellement :
§ que, mondialement, la population rurale représente encore la moitié de la population du globe ; et sur ce nombre, une minorité seulement de paysans sont mécanisés : on peut assez facilement améliorer les conditions de travail de ces petits fermiers
§ qu’il faut revoir nos modes d’alimentation, et réduire de façon drastique notre consommation de viande.
Ces prises de conscience sont un facteur d’espoir ; il y faut un engagement à la base, au niveau associatif et syndical.
Echange

§ Cette intervention est une bonne conclusion à ce qui a été dit ce matin ; les enjeux d’aujourd’hui conditionnent demain.
§ En Bretagne, mécanisation, culture intensive et algues vertes …
§ La méthanisation ? Ce n’est pas une bonne réponse au problème . L’azote demeure, il change seulement de nature ; c’est seulement une réponse sur le plan énergétique . Il n’est pas souhaitable de cultiver du maïs pour alimenter nos moteurs … En Bretagne, le phénomène est en recul depuis trois ans , on produit beaucoup pour peu de bénéfice, la production n’est pas compétitive ; continuer serait une fuite en avant . En Allemagne aussi , l’expérience est en recul .
Dans ce domaine, importance de la démarche pédagogique et non violente
§ Quelles sont les possibilités d’action du Conseil Régional ?
Des orientations peuvent être données pour inverser la tendance, pour aider davantage une agriculture sociétale plutôt qu’industrielle : l’aide européenne (PAC) va en partie à des firmes agro-alimentaires, alors que la moitié des paysans européens ( Roumanie, Pologne, Italie ) exploitent de petites fermes ; ce sont ceux-là qu’il faut aider en priorité .
Pour inverser la tendance, il faut un rapport de force solide, agir depuis la base .
Samedi 16 Juillet
Table ronde : «Local et international, quels engagements pour la terre ?»

BRUDED, de Silfiac, Terre et humanisme , CCFD , WOOFING

BRUDED
Né le 27 Septembre 2005, avec le regroupement et l’engagement de 10 communes rurales bretonnes ; le mouvement regroupe actuellement 120 collectivités locales dans les 5 départements bretons . Ce mouvement est né de la volonté des organisateurs de mutualiser les initiatives pour être plus efficaces, l’époque étant favorable avec un public de plus en plus sensibilisé aux problèmes de l’environnement .
Des groupes se rencontrent régulièrement pour traiter des initiatives locales : éclairage public, cantine … A Silfiac a été construit un lotissement « durable », entièrement conçu pour limiter au maximum l’empreinte sur l’environnement : du coup cette petite commune rurale est devenue une commune de pointe, il s’y est créé une « Ecole de Silfiac », qui fait venir des conférenciers, des animateurs … A Langonnet aussi, par exemple, a été créée une cantine répondant aux mêmes préoccupations ; un lotissement et une médiathèque sont en projet ; et on a réhabilité des ruisseaux après le remembrement

Echange
§ il est intéressant d’aller sur le site internet pour s’informer
§ des élus ont pris à bras le corps le problème du développement durable : ici comme ailleurs, les ONG ne peuvent agir efficacement qu’en collaboration avec les autorités locales .
Cette démarche prometteuse mérite d’être connue et encouragée
§ Quels rapports entre BRUDED et France Nature Environnement ? Pas de réponse actuellement
§ Quelle implication des citoyens ? Sur la zone du Méné , l’initiative est partie d’un habitant, les autorités locales s’y sont rapidement associées .

CCFD
Quels engagements ? le défi est provocateur . Le CCFD ( Comité Catholique contre la faim et pour le développement ) est complémentaire par rapport aux autres intervenants, il soutient les initiatives sur le terrain, intervient en appui à des initiatives de partenaires locaux .
Depuis 2008, le CCFD a ajouté à son sigle « Terre Solidaire » . Il s’agit d’associer solidarité internationale et service d’Eglise ;
Un point essentiel : le CCFD est né et s’est développé en réponse à des appels : il y a 50 ans, appels de la FAO et de Jean XXIII : un milliard d’hommes souffrent de la faim, nous avons vu que 70% d’entre eux sont des petits paysans .
Le CCFD s’est laissé interpeller par le cri de Dom Helder Camara : « Rien ne changera là bas si rien ne change ici » … c’est en changeant nos propres comportements que nous contribuerons à améliorer la situation « là bas » .
Les objectifs du CCFD ont évolué : on a pris conscience qu’il fallait agir aux racines du mal, le saupoudrage ne servirait à rien . Le rapport d’orientation pour 2008-2012 a dégagé six priorités , dont ces deux cibles :

§ la terre, pour qui ?
Il faut apprendre à vivre ensemble à coexister sans violence . Une expérience en cours : « Pour une dette sans conflit et sans haine » : Dans la région des Grands Lacs en Afrique, où se pratique une agriculture tropicale de montagne , ce pourrait être le Paradis, un paradis mis à mal par de terribles conflits . Le CCFD conduit un programma sur les trois pays concernés, à partir du partage des ressources naturelles, partage cassé par des organismes locaux . Il s’agit en fait de trois programmes, avec 23 partenaires qui provoquent des échanges entre les trois états pour instaurer une dynamique de paix . Ceci s’accompagne d’un développement des moyens techniques pour optimiser les cultures ; la région Bretagne s’implique dans ce programme .

§ la terre pour quoi ?
Contrairement à ce que prône la FNSEA, la France n’a pas vocation à nourrir la planète .
Importance de la souveraineté alimentaire : à chaque pays, à chaque groupe humain de choisir son régime alimentaire, avec la possibilité de protéger ses cultures locales … un objectif partagé, entre autre, avec Via Campesina
La situation peut être différente d’un pays à un autre : au Brésil, la laïcité à la française n’existe pas, les partenaires sociaux et religieux sont liés . Le CCFD intervient ici à trois niveaux :
– Droit à la terre ( Paysans sans terre )
– Défense des Droits de l’Homme ( 35000 personnes y travaillent avec un statut d’esclaves )
– Défense de l’eau : dans le Nord-Est brésilien, la sécheresse endémique profite aux grands propriétaires .
La conférence des évêques brésiliens a choisi pour thème de l’année : « Fraternité et vie de la Planète », et a fait paraître à cette occasion un ouvrage très bien fait .
Une anecdote : A Brasilia, un débat intitulé « L’avenir de notre Planète », sur le thème du réchauffement climatique , avait mis face à face un expert et un paysan ; A la conclusion très pessimiste de l’expert, le paysan avait répondu : « Avant que cela n’arrive, allez planter un arbre . »

Débat
§ Pour des réalisations concrètes, y a-t-il possibilité d’aider ?
Oui ; par exemple, une avocate paraguayenne a appelé 8 jeunes Bretons à venir enquêter dans son pays. Ils ont vu les deux côtés, ceux qui profitent et ceux qui souffrent ; le film « Terre à taire » est né de cette enquête, il sensibilise des centaines de personnes, en Bretagne notamment.
§ Questionnement sur nos modes alimentaires : « Jusqu’à quand allez-vous nous faire crever ? » Il importe de nous interroger sur notre alimentation, sur nos modes de transport notre façon d’acheter : répétons-le : le consommateur vote trois fois par jour en garnissant son assiette.

WWOOFING (Working Week Ends on Organic Farms)
Il s’agit de faire bouger la jeunesse
Au départ, c’est Sue, une Anglaise originaire de la campagne, qui va vivre en ville ; pour son équilibre et pour son plaisir, elle vient les week end travailler sur les terres d’un fermier .
Ainsi est née l’idée de donner de son temps et de son énergie pour aider une ferme écologique, en échange de l’hébergement et du repas . La chose a pris de l’ampleur, c’est devenu le mouvement WWOOF, association internationale qui regroupe des gens, citadins ou autres, désireux d’aller aider bénévolement des fermiers qui en ont besoin . Le mouvement a rapidement intéressé des jeunes, notamment des étudiants en biologie .
En 2001, au Congrès International, on a changé le nom de « Willing Workers », qui pouvait être suspecté de cacher le travail au noir d’immigrés .
La charte prévoit 4 à 6 heures de travail par jour , en échange de l’hébergement et de la nourriture ; ce sont en réalité des moments d’échange amicaux, de relations confiantes , et, pour le jeune « woofer », importance de la découverte d’un travail sans rapport financier, même s’il n’a pas l’âme « Woofer » au départ .
La woofeuse la plus âgée a 75 ans, c’est une Espagnole qui part chaque année aider un fermier australien …

Débat
§ En France, c’est compliqué ; l’administration est tatillonne et craint toujours le camouflage de travail clandestin . Dans certains pays, on peut contracter une assurance spéciale quand on s’engage, c’est une facilité qui n’existe pas en France . Il y a pourtant des Woofers en Bretagne !
§ Un auditeur rapproche cet état d’esprit de celui d’un psychothérapeute qui se fait payer en nature et reçoit , au lieu d’argent, des poireaux, des carottes …etc . C’est une remise à l’honneur du troc et de l’entraide .
§ Quelqu’un fait remarquer qu’il faut tout de même disposer d’une certaine somme d’argent au départ, ne serait-ce que pour payer son voyage …
TERRE ET HUMANISME
En référence à Pierre Rabhi. Ce mouvement insiste sur la notion d’« ici et là-bas », et sur la promotion d’une agriculture harmonieuse . Le mouvement des « OASIS » fournit des lieux de formation sur les cultures et le jardinage durable.
Questions et remarques sur l’ensemble des interventions
§ Le prochain numéro des « Parvis » sera consacré au CCFD
§ Les éleveurs doivent se mettre en conformité avec des normes européennes strictes, et qui changent parfois d’une année sur l’autre … alors, s’endetter à nouveau ???
§ Un autre aspect de nos modes de vie : dans nos pays, la surface de l’habitat est passé de 20 à 40 m2 par personne , ce qui a aussi des conséquences sur les problèmes qui nous intéressent …
Réponses : les agriculteurs sont les premières victimes du modèle productiviste. C’est vrai que les règles sanitaires en Europe sont contraignantes, pour les effluents des porcheries par exemple … des règlements qui n’existent pas dans d’autres parties du monde. Et il y a aussi des lobbies intéressés par certains de ces règlements, qui imposent des dépenses d’installation.
Pour réagir à tous ces facteurs, importance des initiatives mutualisées locales.

Pour conclure, on revient à cette citation (de mémoire) de Dom Helder Camara
« La première chose que vous ayez à faire pour rendre la terre habitable, c’est de changer votre propre monde.»

Thérèse Joubioux

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JMJ Madrid : Un communiqué signé par 7 associations.

LES JMJ : Très chère « OPUS DEI » !

« Chrétiens en Recherche 41 »,
« Chrétiens sans Frontières 95 »,
« Chrétiens sans Frontières 61 »
« Equipe de Chrétiens en Classe Ouvrière de Caen »,
« Espérance 54 »,
« Jonas Alsace »,
« Prêtres mariés France-Nord »,
Tous membres de la fédération des Réseaux des Parvis,
De nombreux individuels membres des associations des Réseaux du Parvis,
Cécile Entremont, co-présidente des Réseaux du Parvis.

– Du fait de la période de congés, seulement un petit nombre d’associations ont pu faire connaître leur position sur le sujet.

Nous sommes solidaires avec les 147 collectifs catholiques de base espagnols
signataires du manifeste de « Redes Christianas (1) » et avec les 120 prêtres de
Madrid, regroupés au sein d’une association « Foro de curas de Madrid (2) », qui
travaillent dans les paroisses populaires de Madrid.
Avec eux, nous nous « indignons » devant l’image de monarque et de luxe que
véhicule Benoît XVI en présidant les JMJ de Madrid. Nous demandons avec eux que
les sommes investies lors de ces rassemblements à Madrid soient données aux
oeuvres sociales en lutte contre la précarité, afin de transmettre le témoignage d’une
Église en aide aux plus nécessiteux.
Avec le théologien espagnol Juan José Tamayo, nous estimons que « La visite du
pape est une erreur de lèse-laïcité », et dénonçons le soutien financier des pouvoirs
publics et de certaines entreprises privées à l’organisation des JMJ de Madrid (3).
Paris samedi 20 Août 2011

1- http://www.periodistadigital.com/religion/juventud/2011/08/18/jmj‐2011‐redes‐cristianas‐acusa‐a‐gruposde‐

peregrinos‐de‐provocar‐a‐los‐manifestantes‐de‐la‐marcha‐laica.shtml

2- http://www.elmundo.es/elmundo/2011/06/21/madrid/1308654590.html

3- http://golias‐news.fr/article5127.html

Les Curés du Forum de Madrid contre le Cardinal Rouco et ses mécènes pour la visite du pape

«Le coût de l’événement est très élevé et ne cadre pas avec le style de Jésus »

« Nul ne peut servir deux maîtres … Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Mt 6,24). Avec ce texte de l’Evangile comme fondement, le Forum pour les curés de Madrid, qui réunit un groupe de 120 prêtres de l’archidiocèse de Madrid, a publié un article accusant le cardinal Antonio Maria Rouco Varela d’avoir cédé à la tentation de « la confiance du pouvoir et de l’argent » pour financer «le coût très élevé» de la Journée Mondiale de la Jeunesse (JMJ), qui se tiendra dans la capitale Madrid en Août prochain. Les prêtres croient que « l’alliance (de Rouco) avec les forces économiques et politiques renforce l’image de l’Eglise comme une institution privilégiée » et la laisse incapable de dénonciation prophétique de la situation des pauvres.

Dans un document de 10 pages, intitulé « Les mécènes Rouco », les prêtres de Madrid offrent une analyse détaillée, avec chiffres, articles et notes de toutes sortes, concernant la Fondation de Madrid Vivo, orchestrée par le cardinal de Madrid pour aider à réduire le coût des JMJ.

Il s’agit, pour les auteurs, d’un groupe de 40 entreprises qui «ont beaucoup d’argent et de pouvoir, et qui contrôle non seulement leurs propres et immenses ressources financières, mais aussi l’économie espagnole. » – Un groupe d’affaires qui, selon les prêtres, « peut dominer le gouvernement et remettre en cause les décisions adoptées par les institutions démocratiques » et aussi « a une influence sur les organisations internationales et les médias. » – Des sociétés dont la «soif de profits incontrôlée» est non seulement à l’origine d’une crise ; mais aussi responsable de son développement », et qui ont fait payer leur échec en en facturant le coût sur la population, tout en faisant des affaires avec le « sauvetage » .

Après avoir examiné l’avantage connexe de ces grandes entreprises avec les pays du Sud, les prêtres ont également dénoncé son impôt tactique, plongé, souvent «l’injustice et la fraude fiscale, » à travers les paradis fiscaux. D’où la conclusion : « Il semble clair que le système fiscal et son application dans notre pays sont conçus au profit des banques, des multinationales et des grandes fortunes ».

«Rouco » a choisi la pire des contributeurs
Après avoir analysé la pratique de la Fondation de Madrid Vivo Thermalisme , le Forum de Madrid conclut que «l’évêque de Madrid, soucieux de faire face aux millions de frais engagés pour les JMJ de Madrid a choisi les pires des collaborateurs. »

Avec cette nouvelle alliance entre Dieu et l’argent, devenue «publicité réciproque », on voit « une photo des entrepreneurs debout à côté de Rouco et bénis par le Pape ! » dit Rodriguez Eubilio du Comité permanent des curés du Forum de Madrid.

Et le prêtre desservant la paroisse de la Cañada Real, un des plus grands bidonvilles de Madrid, conclut: «C’est comme si vous souleviez la coupe en disant:« Buvez Coca-Cola », parce que ces mêmes employeurs exploitent les gens de mon quartier, et avec cela, ils veulent blanchir de l’argent dans la soutane du pape. «

Ces curés madrilènes ne sont pas contre la visite du pape : »Une visite, oui ; mais pas comme çà » est leur slogan. « S’il vient accompagné de Corte Inglés, Telefónica et Banco Santander, mieux vaut ne pas venir », dit Evaristo Villar, un autre prêtre du Forum.

Ils demandent que le pape vienne « non pas en tant que chef de l’Etat, mais comme un humble berger » et « pour dénoncer (…) les problème d’emploi, la pauvreté, et les relations avec l’islam ou avec les Marocains. »

Autoglorification de Rouco
Les prêtres estiment que telles qu’elles sont organisées, les JMJ ne serviront qu’à glorifier Rouco et discréditer l’Eglise. « Les JMJ sont la glorification de la papauté de Rouco, un acte visant à renforcer l’institution », a déclaré Rafael Rojo, pasteur de Santa Adela Canillejas.

Et Eubilio ajoute : La conséquence est que, une fois de plus, à partir de Recaredo, les gens verront l’Eglise alliée avec les riches et les privilégiés ». En raison de cette image, « les gens s’écartent de plus en plus de l’Eglise. »

Bien qu’ils soient conscients que, désormais, l’organisation est arrêtée et impossible à modifier, ils appellent à des JMJ différentes. Ce serait une visite du Pape financée par les catholiques eux-mêmes, par exemple. « Mais comme les gens ne les suivent plus, ils ont cherché le soutien de grandes entreprises. »

Au résultat : « c’est l’Église elle-même qui est prêchée et non pas Jésus. »

« L’objectif, ce n’est pas Jésus-Christ mais l’Eglise» et ce qui est recherché « ce n’est pas l’évangélisation du peuple, mais son endoctrinement. »

La conséquence, c’est que «les catholiques sont nombreux à quitter l’Eglise » dans une sorte de ruée silencieuse, voilà à quoi, selon les prêtres, les JMJ vont contribuer.

Cela leur fait mal et les indigne. Par conséquent, outre l’envoi du document au cardinal Rouco Varela, ils se sont vus forcés d’entrer dans l’arène publique avec malaise. «Nous avons à critiquer notre propre maison et notre mère, car elle est capable de prendre la modernité. » Ils le font en sachant que la hiérarchie les considère comme des «bâtons dans les roues » et tente de faire taire leurs plaintes par tous les moyens au sein de l’institution elle-même.

Même les appels à l’Evangile. Ainsi, pour conclure leur papier comme ils l’avaient commencé: «S’appuyer sur la force du pouvoir et de l’argent quand il s’agit d’évangéliser, c’est succomber à une tentation aussi ancienne que l’Eglise elle-même. Ceux qui pensent ainsi le font sûrement avec la sainte intention d’utiliser des moyens plus réalistes, efficaces et rapides pour atteindre les masses.

Mais l’Evangile nous avertit que «nul ne peut servir deux maîtres … Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Mt 6,24) .

José Manuel Vidal | Madrid

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« La mondialisation et le système financier sont en train de détruire la société occidentale » nous dit Alain Touraine (interview Télérama Janvier 2011). Peut-on espérer l’émergence de résistances et de nouvelles forces pour envisager un autre avenir ?

Les sommes gigantesques injectées, dans le temps de crise, ont empêché une crise mondiale mais ils n’ont permis que la reconstitution rapide des profits des banques. Pendant cette période, le chômage a augmenté, passant de 7% à 10% en France. Le taux de pauvreté a également augmenté. Il est entre 15% et 25% dans les pays occidentaux. La crise est toujours là, il n’y a que le secteur financier qui se soit redressé.

La grande majorité des peuples ne se révolte pas contre un système financier qui semble se jouer « ailleurs », dans des domaines où l’on se sent impuissant. Les Anglais votent pour des conservateurs qui font le seul choix du système financier. Ce choix peut, à long terme ruiner le pays…Des jeunes bougent en Espagne, en Grèce, en France…

Le mythe actuel n’est plus le progrès, l’industrialisation, mais le fantasme de retrouver la richesse par la finance. C’est le jeu spéculatif qui l’emporte : le blé et le café sont achetés avant leur production et l’on fait monter les prix pour spéculer, il y a des transferts de blé et de café purement fictifs.

Le système financier va couler l’occident : si vous ne produisez pas et que vous vous endettez, cela ne peut pas durer éternellement.

Après la domination coloniale, après le mouvement ouvrier, la société est parvenue à un meilleur partage des richesses et à la construction de protections sociales pendant les trente glorieuses…

Aujourd’hui, il n’y a plus de modèle social : les syndicats, la Sécurité sociale, les Services publics, tout cela est remplacé par l’argent.

Les mentalités ont changé. Les classes moyennes sont tentées de dire « si on aidait moins les classes populaires on s’en sortirait mieux », la peur de l’Etranger est ravivée.

Nous sommes dans un monde où l’éthique disparait, les projets à long terme disparaissent, on vit dans le moment présent, le zapping médiatique, l’absence d’objectifs, de valeurs, de contenu culturel. Des résistances et réactions apparaissent au Forum Social Mondial, avec ATTAC et de nombreux groupes qui proposent d’autres politiques. Nous y voyons des signes d’espérance.

Mais nous sommes devant une société où l’on vit dans un monde de consommation immédiate, de marchandisation, de spéculation, de non production et de désindustrialisation, nous sommes dans une économie mondialisée qui n’a plus de règles, qui a rompu les amarres.

La politique des entreprises consiste à se protéger des tempêtes et des tsunamis financiers en fragilisant les travailleurs qui sont en première ligne : délocalisations, choix d’abord du rendement financier pour rémunérer les actionnaires avant les salariés qui travaillent dans les Entreprises.

La financiarisation fait disparaître le social.

Le social c’est quoi ? C’est une manière d’utiliser les ressources matérielles, en les façonnant, les transformant pour en faire des formes d’organisations : écoles, hôpitaux, services publics… Actuellement ces services sont réduits, certains supprimés, par quoi va-t-on les remplacer ? Par de l’humanitaire qui ne pourra jamais être à la hauteur des problèmes à traiter ?

Actuellement, l’économie et le financier sont comme au-dessus de la société, inatteignables avec aucune prise, aucune modification possible… Les modèles socio-démocrates sont en recul partout même en Suède. L’extrême droite renait et s’amplifie…

Que peut-on construire pour résister à ce Tsunami financier qui emporte tout le monde ?

Sur quels leviers, quelles forces nous appuyer ?

Il y en a deux :

1- La force des idées de l’écologie, la protection de la planète, de l’environnement, travailler contre le réchauffement climatique. Travailler le rapport entre nature et culture en imposant des limites à la finance. Ces limites sont vitales pour l’avenir, c’est une question de vie ou de mort. Le réchauffement climatique va faire changer l’évolution de la planète, va entraîner des migrations climatiques.

2- La deuxième force est non pas la recherche de l’argent, de la spéculation mais la recherche des droits pour chaque personne. Hannah Arendt dit que l’espèce humaine est celle « qui a le droit d’avoir des droits ».

Un être humain, du fait de son existence a des droits que nous associons aux mots : dignité, respect, intégration dans la société, vivre la démocratie, l’égalité. Chaque individu a des droits à l’éducation, à la santé, à avoir des revenus suffisants pour vivre, à la formation professionnelle, avoir une activité, des relations… Pour être acteur dans la société, c’est le fonctionnement du don et du contre-don…

Faisons vivre ce grand principe des droits des personnes pour qu’un renouveau démocratique apparaisse partout. Où il y a de l’éducation, du progrès, il y a davantage de démocratie et de libertés.

Nous avons besoin de faire vivre ces valeurs universelles.

Max Weber parlait, au début du siècle de « l’éthique de la conviction. »

Nous avons besoin de mythes qui donnent de la force : l’homme à Tian’anmen debout devant un tank restera un symbole. L’homme Tunisien qui s’immole par le feu fait lever un vent de liberté et de révolution. Il déclenche une action collective.

Ne restons pas dans les idées dominantes de la consommation, la marchandisation, la spéculation, dans un climat d’insécurité et de peurs. Affirmons que la personne a des droits à faire valoir. Créons une société de citoyens qui ont des droits et nous construirons une démocratie où chacun s’appuiera sur ses droits pour être citoyen et participer à la vie de la société en respectant la diversité culturelle, en vivant égaux et différents.

Nous avons le droit d’être singuliers sans être démolis et réduits à des consommateurs, fondus dans une masse, un communautarisme.

Pour cela, il faut prendre le parti du faible, c’est cela l’universalisme« En reconnaissant les droits du plus faible vous reconnaissez les droits de tous. » nous dit Alain Touraine. Cela s’inscrit dans la tradition Européenne de la déclaration des droits de l’homme… au mouvement ouvrier… mais aussi dans les luttes de Gandhi, Mandela, Martin Luther King…

Les personnalités, les modèles sont importants mais aussi les petits groupes, les petites communautés utopiques qui avancent des idées, militent, s’engagent…

Nous ne pouvons plus dire, aujourd’hui : je parle au nom de Dieu, de l’histoire, du progrès, de la nation, de la science. Les Evangiles doivent nous tenir en éveil pour analyser, interroger le fonctionnement de notre société afin de mettre la priorité sur la place de la personne et non pas de la finance.

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Rassemblement de 1800 personnes à DETROIT, USA…

A l’occcasion de la Pentecôte “L’AMERICAN CATHOLIC COUNCIL” organise à DETROIT, USA, une grande rencontre d’environ 1 800 chrétiens et chrétiennes partageant les mêmes espoirs suscités à l’époque de Vatican ll et bien décidé à oeuvrer dans ce sens.

Voir le site : http://americancatholiccouncil.org/

Pour manifester notre solidarité à ces amis d’outre Atlantique, le Co-Président des Réseaux du Parvis leur a fait parvenir un message de solidarité dont il a été chaleureusement remercié.

Dear Anthony,
I am co-chairman of the French Federation Reseaux du Parvis.
Our steering committee held in Paris a few days ago requested me to forward to you and all members of ACC the expression of our warm support on the occasion of your forthcoming gathering in Detroit.
Unfortunately, there will be nobody representing our organization in Detroit, but we know that some other European will participate.
Last month in Barcelona, at the annual meeting of European Network Church on the Move, you met our delegate Didier Vanhoutte as well as Hubert Tournes and Francois Becker representatives of associations members of our federation.
They told us how great is the ACC willingness in strenghtening ties with European organizations.
Even though the associations which are members of our federation are very diversified, in particular regarding how they stand either inside or outside (or in-between) the Catholic Church structures, all of them consider as a strong priority to speak and act in view of conforming to authentic Gospel message. This has been once again confirmed at our our large assembly (500 participants) held in Lyon last november.
Therefore we also can say that our federation globally agrees on the ACC Bill of rights and responsibilities and we really look forward to cooprerating with ACC in the future.
We wish to all ACC members and participants a very successful assembly in Detroit.

Warm regards
Jean-Pierre Schmitz
Co-chairman Federation Resaeux du Parvis

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Traduction :
Je suis co-président de la fédération Parvis.
Lors de notre bureau il y a quelques jours à Pars, j’ai été chargé de vous transmettre, ainsi qu’aux membres de ACC, l’expression de notre soutien chaleureux pour votre prochaine assemblée à Detroit.
Nous ne pouvons malheureusement pas y envoyer de représentant de Parvis, mais nous savons qu’il y aura quelques Européens.
Le mois dernier à Barcelone, à la réunion annuelle du Réseau Européen, vous avez rencontré dotre délégué Didier Vanhoutte ainsi que Hubert Tournès et François Becker représentant d’associations membres de notre fédération.
Ils nous ont dit combienest grand le désir de ACC de renforser les liens avec les organisations européennes.
Même si nos associations sont très diverses, en paticulier sur le positionnement à l’intérieur ou en dehors (ou entre les deux) des structures d’Eglise; tous considèrent comme une forte priorité de parler et agir en conformité avec le message authentique de l’Evangile.
Cela a encore été confirmé à notre rassemblement de Lyon (500 participants) en novembre dernier.
Aussi nous pouvons dire que nous sommes globalement d’accord avec la déclaration des Droits et reponsabilités de ACC et nous souhaitons coopérer avec ACC dans l’avenir.
Nous souhaitons à tous les membres de ACC un excellent rassemblement à Detroit.

Réponse reçue par retour de Anthony Padovano :

Thank you,Jean Pierre for this extraordinary letter of encouragement and support. I have sent it to our planning committee and I know it will delight them. I am honored to be associated with the work that you are doing.
Anthony

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Après l’Espagne, la Grèce… les “Indignés” en France.

En Espagne, en Grèce et maintenant en France… les “Indignés” occupent les places centrales des grandes villes.

Les “indignés” disent qu’il faut une démocratie plus proche du peuple, ici et maintenant.

Ils dénoncent les puissances de l’argent qui obligent les pays à des plans d’austérité alors que les banques, les marchands de pétrole… réalisent d’énormes profits…

” Nous sommes indignés par la situation économique et sociale : le chômage des jeunes, la précarité, les inégalités, les injustices. Cette situation nous fait du mal quotidiennement, mais tous ensemble nous pouvons la renverser…”

” Le fonctionnement actuel de notre système politique et gouvernemental devient un obstacle pour la progrès de l’humanité…”

” La soif de pouvoir et son accumulation dans les mains de certains créent des inégalités, des injustices …”

“On a placé l’argent au-dessus de l’être humain alors qu’il faut le mettre à notre service…”

“Nous sommes des personnes, pas des produits du marché… Nous ne sommes pas des marchandises dans les mains des politiciens et des banquiers…”

“Nous croyons que nous pouvons changer cela tous ensemble…”

Les citoyens sont invités à venir s’associer et discuter : “C’est en se solidarisant que l’on peut changer les choses…”

Ces paroles entendues dans ces rassemblements de 19H. à 23H. à Paris, Orléans, Lille et ailleurs sont des cris pour l’avenir…

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Catastrophes au JAPON, des questions pour l’avenir.

 

 

Les catastrophes au JAPON posent beaucoup de questions pour l’avenir. Le tremblement de terre très important a entraîné un Tsunami sans précédent qui a eu des répercussions énormes sur les Centrales nucléaires

Il y a et il y aura un nombre considérable de victimes. Nous pensons d’abord à ces victimes qui subissent un enchaînement de catastrophes imprévues.

Cela montre bien qu’une suite d’évènements peut faire voler en éclat toutes les sécurités prévues. Les conséquences sont énormes non seulement pour les populations du pays mais pour toute la planète.

Cela nous amène à nous interroger sur les menaces qui pèsent sur nos sociétés. Les accidents nucléaires peuvent avoir de très lourdes conséquences :

Souvenons-nous de Three Mile Island (Etats-Unis), en 1979, une série d’erreurs humaines et de défaillances techniques entraînent la surchauffe d’un réacteur, 140 000 personnes sont évacuées, accident classé au niveau 5 sur 7.

En 1986, Tchernobyl (Ukraine), un réacteur explose au cours d’un test de sûreté. L’enceinte de la centrale est éventrée. Au moins 100 000 décès et des milliers d’irradiés dans de nombreux pays. Accident classé au niveau 7.

De nombreux autres accidents moins importants ont eu lieu.

Le 11 mars 2011, explosion du bâtiment abritant le réacteur N°1 à la centrale nucléaire de Fukushima (Japon), puis deux autres explosions avec un début d’incendie, incident classé, pour l’instant, au niveau 6…

L’ASN : l’Autorité de Sûreté Nucléaire, dans un communiqué du 21 Mars affirme : « L’évolution de la situation demeure incertaine. Cet accident grave a déjà conduit à des rejets radioactifs importants et qui se poursuivent ».

Pour l’avenir de l’humanité et l’avenir de la planète, il devient urgent :

– d’améliorer la transparence et la sécurité dans le fonctionnement des centrales nucléaires.

– de ne plus prolonger la vie des installations vieillissantes.

– encourager la diversité des énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique, biomasse, géothermie…)

– de travailler à la maîtrise de la consommation.

Tout cela suppose des changements politiques et comportementaux.

Pour Bruno Genty, Président de FNE, France Nature Environnement, « Il est urgent que la prévention des risques soit une priorité absolue et que, face à ces risques nucléaires croissants, on se donne les moyens d’en sortir par une politique énergétique qui privilégie avec constance et détermination la maîtrise des consommations et les énergies renouvelables ».