Economie : crise et métamorphose…

Écrit par Maurice Elain
Mardi, 30 Décembre 2008 19:12

Crise et métamorphose…

Tout est à transformer pour créer de nouvelles raisons d’espérer.

Quand un système est incapable de traiter ses problèmes vitaux il se dégrade, se désintègre ou il se transforme, se métamorphose. Le système terre est incapable de s’organiser pour traiter ses problèmes vitaux : la dégradation de la biosphère, le péril nucléaire, l’économie mondiale sans vraie régulation, le retour des famines, les conflits ethno-politico-religieux se développent dans de nombreux pays.

Le probable est la désintégration, l’improbable mais possible est la métamorphose. La métamorphose telle la chenille qui devient papillon passe par un processus à la fois d’autodestruction et d’autoreconstruction.

Des sociétés historiques au Moyen-Orient, en Inde, en Chine, au Mexique, au Pérou… ont réussi une métamorphose en partant de sociétés archaïques vers des sociétés développées : les sociétés historiquement construites disposent d’armes d’anéantissement qui peuvent entraîner la destruction de l’humanité. Les capacités créatrices de l’évolution humaine semblent épuisées avec la démocratie représentative et l’économie libérale.

L’idée de métamorphose est plus riche que l’idée de révolution, elle est transformatrice et dans la continuité et la conservation de la vie, de l’héritage des cultures.

Pour aller vers la métamorphose comment changer de direction. Est-il possible de freiner le déferlement techno-scientifico-économico-civilisationnel qui conduit la planète au désastre. L’histoire humaine a souvent changé de voie. Tout commence toujours par une innovation, un nouveau message marginal, modeste, souvent invisible aux contemporains. Ainsi ont commencé les grandes religions : Bouddhisme, Christianisme, Islam … Le capitalisme s’est développé avec la société industrielle en désintégrant les royautés.

La science moderne s’est développée à partir de quelques esprits déviants : Galilée, Descartes… Le socialisme est né de quelques esprits autodidactes… Aujourd’hui tout est à repenser. Tout est à recommencer. Tout recommence sans qu’on le sache. Il existe sur tous les continents un bouillonnement créatif, une multitude d’initiatives locales dans le sens de la régénération économique, sociale, politique, cognitive, éthique … Il existe une pluralité de chemins réformateurs.

Il faut à la fois mondialiser et démondialiser, croître et décroître, développer et envelopper.

Mondialiser et démondialiser c’est multiplier les processus de communication tout en gardant une appartenance à une Terre-Patrie, promouvoir de façon démondialisée l’alimentation de proximité, les artisanats de proximité, des commerces, des services de proximité, des communautés locales et régionales.

Croître et décroître signifie qu’il faut augmenter les services, les énergies vertes, les transports publics, l’économie plurielle dont l’économie sociale et solidaire, les aménagements d’humanisation des mégapoles les agriculteurs biologiques en décroissant les intoxications, les pesticides, la nourriture industrialisée la production d’objets jetables, non réparables, le trafic automobile, le trafic camion.

Développer et envelopper signifie que l’objectif n’est plus fondamentalement le développement des biens matériels, de la rentabilité, du calculable mais aussi le retour de chacun sur ses besoins intérieurs, sa vie intérieure, le lien avec autrui, la fraternité, l’amitié…

Il ne suffit pas de dénoncer, il faut maintenant construire les raisons d’espérer ?

L’improbable peut surgir, l’inattendu peut arriver car la résistance s’organise et la créativité est à l’oeuvre. De même qu’il existe dans tout organisme humain des cellules souches dotées d’aptitudes polyvalentes de même il existe en tout être humain, en toute société humaine des possibilités génératrices, régénératrices. “Là ou croît le péril croît aussi ce qui sauve”, la chance suprême est inséparable du risque suprême.

L’aspiration multimillénaire de l’humanité à l’harmonie (paradis, utopie, idéologie, aspirations, révoltes, résistances…), ces aspirations renaissent dans le grouillement des initiatives multiples qui pourront nourrir des voies réformatrices.

Aujourd’hui la cause est sublime : il s’agit de sauver l’humanité. C’est une espérance en un monde meilleur.

L’origine est devant nous, disait Heidegger, la métamorphose peut être une nouvelle création.

__________________________________________________________________________________________________________________________

Nous sommes en période de crise : crise financière, économique, énergétique, alimentaire, climatique, écologique… Comment, dans ce contexte, faire preuve d’intelligence et pas seulement de pouvoir et de puissance. Toutes ces crises se croisent, s’alimentent et dévoilent une crise systémique.

Image Exemple

  1. Comment, à cette occasion, remettre l’humain au centre des préoccupations ? L’argent est là puisqu’il peut être mobilisé du jour au lendemain par milliards d’euros pour sauver un système économique. Cet argent peut être dépensé sans réelle utilité sociale, et pourtant un milliard de personnes vivent avec moins d’un dollar par jour et la moitié de l’humanité avec moins de deux milliards. Un monde qui cautionne et valide un sous-développement durable, c’est une situation intenable sur une planète connectée où tout se voit et tout se sait. Il n’y a pas de « porte-voix » au G.20 pur un milliard d’affamés.

2- Comment tisser la trame d’un monde nouveau où l’on replace l’économie et la finance au service de l’homme ? Il est temps de jeter les bases d’un modèle de développement compatible avec la réalité physique et humaine de notre planète. Nous sommes conditionnés par un unique modèle de développement.

3- Comment mettre fin à une société fondée sur la compétition, la prédation et l’accumulation. Peut-on passer du libre-échange au juste échange ?
La création de nouveaux besoins chaque jour n’est qu’un piège, c’est une croissance qui n’a d’objectif qu’elle-même.

Il faudra changer de modèle, trier dans les possibles, limiter volontairement les besoins, ne pas vouloir tout tout de suite et toujours plus. La civilisation ne consiste pas à multiplier les besoins mais à les limiter volontairement, s’aliéner ou se libérer. « Notre exigence dépasse de 25% les facultés de régénération » nous dit Nicolas Hulot. Il est temps de réconcilier nos actions et nos intentions pour permettre l’épanouissement durable et équitable de la condition humaine. Devenir humain, c’est l’avenir de l’homme.

Mise à jour le Vendredi, 20 Avril 2012 08:59