Le Pape François, les manuels scolaires français et la “théorie du genre”

parvis2015_fresque - Copie

Communiqué FHEDLES  du 8 octobre 2016 

Femmes et Hommes, Égalité, Droits et Libertés dans les Églises et la Société

Le pape François, les manuels scolaires français et la « théorie du genre »

FHEDLES tient à exprimer sa profonde déception et son désaccord total devant les propos tenus par le Pape François à propos des manuels scolaires français qu’il accuse d’enseigner la « théorie du genre ». Le Pape François nous avait habitué/e/s à une écoute bienveillante et attentive, et nous regrettons d’autant plus sa condamnation qu’elle ne se fonde que sur une rumeur (” Un père de famille m’a dit…”) et non sur l’analyse rigoureuse et approfondie du contenu de ces manuels.

Outre qu’il est nécessaire de rappeler que ces ouvrages sont en usage dans l’enseignement public et laïc, il faut surtout redire avec force que la théorie du genre n’existe pas. Des études de genre existent dans des champs multiples, biologique, social, politique, économique, et  dans ceux  de l’éducation et de la famille. Elles n’ont pas pour but de déboucher sur une idéologie. Elles sont un outil d’analyse pour percevoir, à travers les rôles assignés aux hommes et aux femmes et longtemps considérés comme naturels, alors qu’ils ont varié selon les époques et les sociétés, des discriminations et des inégalités considérées longtemps elles aussi comme naturelles. Celles-ci relèvent de ce qu’on nomme aujourd’hui le sexisme dont le principe  a été condamné par le magistère catholique en même temps que ceux du classisme et du racisme. Il est d’autant plus regrettable que cette volonté d’égalité portée par les études de genre soit confondue avec l’indifférenciation sexuelle, soit par méconnaissance soit par volonté de la discréditer, 

Les études de genre permettent précisément de lutter contre ces inégalités dont les femmes n’ont été que trop longtemps victimes, et de déconstruire un ordre patriarcal, qu’un/e chrétien/ne soucieux/se de l’Évangile ne saurait cautionner. Beaucoup a été fait pour qu’advienne l’égalité entre les femmes et les hommes, beaucoup reste à faire. Les études de genre sont un des instruments pour faire avancer les choses.

 FHEDLES appelle avec force à un débat serein, impartial et approfondi dans l’Église catholique sur cette grave question, permettant de faire advenir, tel un progrès de l’évangélisation, l’égalité entre les femmes et les hommes en son sein et dans la société. Dans cet esprit, FHEDLES a déjà élaboré de multiples travaux et continuera de le faire.